La Loi sur les Indiens est inacceptable, affirme Marc Miller

Il répète que c’est en réalisant que le racisme systémique existe qu’il sera possible de changer les choses.

Refusant toujours d’accepter le concept de racisme systémique, le ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, Ian Lafrenière, dit baser pour sa part ses interventions sur "des gestes concrets" et non pas sur un débat sémantique.

"On est d’accord qu’il y a du racisme, du profilage, de l’intolérance. Mais il y a une notion qui est claire pour nous. Dès qu’on parle de racisme systémique, ça divise. Et pendant ce temps-là, on ne parle pas de ce qui est le plus important : il y a des gens qui souffrent", fait-il valoir.

Il est clair qu’on doit rebâtir les ponts. Comment on va le faire? C’est par petits pas, avec des gestes concrets.
Une citation de :

Le ministre responsable des Affaires autochtones du Québec, Ian Lafrenière. M. Lafrenière insiste sur les différentes annonces faites par la CAQ, depuis octobre, pour permettre aux Autochtones de rebâtir une certaine confiance envers le système de santé.

"Quand on dit qu’on va ajouter des agents des liaison qui vont accueillir les Autochtones en centre hospitalier. Quand on dit qu’on met des Autochtones à des postes décisionnels, comme l’adjoint du PDG"
du CISSS

" de Lanaudière. On a aussi un membre au conseil d’administration. […] On vient d’annoncer une somme importante pour développer des cliniques qui sont adaptées aux Premières Nations. Ça, ce sont des gestes concrets", énumère-t-il.

Tout comme Marc Miller, Ian Lafrenière, insiste sur le fait que la réconciliation entre les Autochtones et le milieu de la santé est un processus qui prendra du temps. Pour lui, les formations qui seront données à l’ensemble du personnel des centres hospitaliers sur les réalités autochtones est aussi un premier petit pas dans cette direction.

"La formation, ce n’est pas un vaccin, ça ne réglera pas tout, mais c’est un départ. On se lance là-dedans, on ne reculera pas", assure-t-il.
Oui aux gestes concrets, dit Stanley Vollant

Avouant avoir lui-même avoir été victime de racisme dans les hôpitaux "plusieurs fois dans [sa] carrière", le Dr Stanley Vollant, chirurgien innu, pense lui aussi qu’il est temps que les gouvernements "passent à l’action" pour régler le problème.

"Oui je suis pour l’action, car on a fait beaucoup de commissions. La Commission royale sur les peuples autochtones, sur les pensionnats, sur les femmes disparues", détaille-t-il.

Je pense qu’on a eu assez de commissions. On a les réponses, passons à l’action. Mettons de l’argent sur la table. Il faut que ça change dès aujourd’hui.
Une citation de :

Le chirurgien innu Stanley Volant

M. Vollant affirme qu’il entend parler du racisme qui a cours dans le système de santé depuis son entrée en médecine, il y a plus de 30 ans. Il avoue lui-même avoir notamment vécu une expérience "pénible" lors d’un stage en chirurgie qu’il suivait à l’hôpital Notre-Dame et à l’Hôtel-Dieu de Montréal, en 1990, pendant la crise d’Oka.

"Je me suis fait insulter pendant trois, quatre mois en me faisant traiter de sauvage, de kawish. Que les Indiens c’étaient juste des fauteurs de trouble. Il fallait que je me défende chaque jour", déplore-t-il.
Stanley Vollant au studio 17 de Radio-Canada, à Montréal, le 9 septembre 2018.

Le médecin innu Stanley Vollant en 2018.

Selon lui, "dans plusieurs hôpitaux du Québec il y a des tensions raciales", ce qui pousse les Autochtones à ne pas chercher à avoir une consultation médicale quand ils sont malades.

"Souvent, ça retarde le diagnostic. Au Canada, le diabète est diagnostiqué 10 ans plus tard chez les Autochtones parce qu’ils ne veulent pas consulter. Ils ont peur de ne pas être respectés, ils ont peur de mourir en allant à l’hôpital", indique-t-il.

"Je pense que c’est beaucoup plus répandu qu’on le pense. Ce n’est pas juste au Québec, c’est partout au Canada, d’est en ouest, du sud au nord ", ajoute le chirurgien.

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