1995, Lucien Bouchard est menacé de mort par de présumés extrémistes anglophones, qui annoncent leur intention d’avoir recours à l'assassinat sélectif pour faire taire les leaders nationalistes.
Dans un communiqué anonyme expédié au Devoir par le courrier postal, l ’Anglophone Assault Groupe» prévient l'aspirant premier ministre qu’il sera assassiné s’il en traîne le Québec dans la voie de l’indépendance.
«One move toward indépendance and Bouchard will be killed.» Ix's l'auteurs du texte, rédigé uniquement en anglais, expliquent que le groupe est de formation toute récente, qu’il a tenu une réunion secrète à Montréal et a adopté la «Déclaration des droits des anglophones», en réponse à «l ’intransigeance croissante» des nationalistes franco phones.
Selon eux, les 75 participants à ces délibérations se sont donné en outre pour objectif d’obtenir la séparation de Montréal du reste du Québec.
Et ont adopté une série de résolutions dont celle d’avoir recours à la force, y compris l'assassinat sélectif, pour atteindre leur but.
A ce jour, les trois corps policiers ignoraient l'existence de ce groupe. L'agent d ’information de la Sûreté du Québec, Luc Gadoury, a déclaré au Devoir qu’il en entendait parler pour la première fois. Un porte-parole de la GRC a souligné pour sa part que la sécurité de M. Bouchard ne relève plus de ce corps policier.
Tout aussi étonnée, la police de la Communauté urbaine de Montréal a réclamé le communiqué et fait savoir qu’elle amorçait une enquête. Il y a une semaine, le quotidien 77 te Gazette annonçait en première page la fondation d’un groupe précisément voué à la séparation de Montréal du Québec.
Il révélait les noms des principaux responsables, qui y faisaient valoir leur thèse, sans allusion à la violence. Sur un ton extrêmement agressif, les auteurs du communiqué parvenu au Devoir font valoir que la minorité anglophone n’a cessé de faire des compromis pour plaire à la majorité francophone, mais que ce n’est jamais assez pour les politiciens francophones et les «petits esprits» nationalistes.
Quant aux nationalistes qui tentent d’effrayer les anglophones, l ’«Anglophone Assault Group» dit les avoir identifiés et promet de les pourchasser comme «des chiens qu’ils sont». L’AAG soutient avoir constitué une cache imposante d’armements et d’avoir recruté des mercenaires pour faire la besogne. L’AAG précise encore qu’il n’aura pas recours aux bombes pour ne pas tuer des innocents mais qu’il a en réserve suffisamment de munitions pour éliminer chacun des nationalistes qui figurent sur sa liste.