Par Chloé-Anne Touma ; Le 20 octobre 2020 — Modifié à 9 h 42 min le 21 octobre 2020
COVID-19
En date du 20 octobre, le bilan de la COVID-19 au Québec comptabilise 95 216 cas confirmés, avec une augmentation de 787 nouveaux cas. On y rapporte 11 décès supplémentaires, pour un total de 6055 décès attribuables à la COVID-19. On compte 33 nouvelles hospitalisations, pour un cumul de 565, dont 8 en soins intensifs. Un total de 16 291 tests de dépistage ont été effectués le 18 octobre, pour un total de 2 839 254 prélèvements.
En conférence de presse, le premier ministre Legault a commenté ces chiffres. « Bonne nouvelles. Depuis 3 semaines, on maintient une moyenne autour de 1000 nouveaux cas par jour (…) l’inquiétude qu’on avait de voir monter cela a 3000 ne s’est heureusement pas concrétisée. C’est grâce aux efforts des Québécois. » Il a tout de même reconnu que la croissance des cas d’hospitalisations et des décès était plus inquiétante.
« (…) on doit poursuivre les efforts car on a un réseau de santé qui est à bout de souffle. Je comprends la fatigue et la frustration des infirmières. » – François Legault
Le personnel « à bout de souffle »
« Je suis très conscient que les mesures que l’on a mises en place sont dures. On essaie de trouver un équilibre. D’un côté on a des décès et des hospitalisations en augmentation, et de l’autre, on a les mesures qui sont difficiles et qui affectent la santé mentale de beaucoup de Québécois. Mais on doit poursuivre les efforts car on a un réseau de santé qui est à bout de souffle. Je comprends la fatigue et la frustration des infirmières. »
Des discussions qui stagnent
M Legault est conscient de l’urgence de pallier les problèmes de surcharge de travail qui pèse sur les infirmières et infirmiers, mais il admet que les négociations depuis la convention collective du 31 mars en sont au point stagnant. Il justifie ce manque d’avancée, non pas par le manque de volonté de son gouvernement, mais plutôt par une incapacité de payer les augmentations de salaire demandées tout en respectant l’équilibre budgétaire. « Je maintiens le contact avec Sonia Lebel, qui est en négociation avec le syndicat qui représente les infirmières. Je suis prêt à réduire la surcharge de travail des infirmières. Mais on ne peut pas à la fois faire ces efforts et donner des augmentations de salaire qui dépassent l’inflation. Il faut respecter la capacité de payer des Québécois. »
Le gouvernement entend trouver des solutions pour empêcher que du temps supplémentaire ne soit imposé au personnel soignant, bien qu’il n’ait pas fait mention d’une proposition concrète en ce sens.
L’impact sur le milieu scolaire et les RPA
Le gouvernement se félicite que « 97 % des enfants » aillent à l’école. « On a fait des efforts avec Dr Arruda pour que les enfants puissent se déguiser à l’Halloween. Je comprends que c’est difficile pour les jeunes qui vont au Cégep et à l’université en zone rouge. Les cours devant l’ordinateur, ce n’est rien pour motiver quelqu’un. » Il comprend aussi que « pour plusieurs jeunes, le sport est presque un service essentiel », dont l’interruption représente une charge négative supplémentaire.
Le gouvernement et la Santé publique précisent que les personnes seules et vivant en résidences pour aînés (RPA) ont le droit d’avoir la visite d’une personne, qu’il s’agisse d’un proche, d’un accompagnant ou d’un ami, pour autant qu’elle n’ait pas de symptômes s’apparentant à ceux de la COVID. On parle de 66 RPA et 11 RI (Ressources d’hébergment intermédiaires) infectées. M Legault a voulu rappeler que « dans les RPA, il y a des personnes autonomes qui sortent des résidences, il est donc plus dur de s’assurer que le virus n’y entre pas que dans les CHSLD. »
Quand aux Québécois vivant en situation de détresse psychologique, M Legault rappelle qu’il est possible d’appeler au 811 en tout temps pour recevoir de l’aide rapide. « On a déjà embauché près de 300 personnes pour offrir des services d’aide, et on doublera ce nombre. »
Gyms et restaurants
Le gouvernement et la Santé publique entendent travailler sur les deux éléments clés dans la lutte contre la COVID, soit de 1) réduire les contacts, et 2) concentrer les efforts de dépistage, de traçage et d’isolement des personnes déclarées positives. Ils lancent un appel clair à la population en ce sens : « On a 1 million de Québécois qui se sont inscrits sur l’application Alerte Covid en seulement 2 semaines. Ça aide à identifier les personnes qui ont contracté la COVID, mais la prochaine étape est d’isoler ces personnes. » Le ministre de la Santé, Christian Dubé, somme la population de collaborer lorsque des appels téléphoniques sont faits pour avertir les personnes contaminées ou ayant été en contact avec une personne contagieuse. « S’il vous plaît, répondez à nos appels. »
Selon M Dubé, « le dépistage est sous contrôle. Il n’y a plus de file d’attente. Hier, on est passé de 800 à 1600 effectifs pour mener les tests de dépistage. » Pour lui, le défi réside ailleurs : « Il faut établir la contagion, cibler et fermer le bon cercle des personnes le plus possible. » M Dubé la venue du nouveau sous-ministre adjoint entrée le 19 octobre en poste à la santé publique, Jérôme Gagnon, aura pour effet de rendre encore plus efficaces les activités de dépistage et de traçage. « On va avoir beaucoup d’impact en ayant plus de personnel et d’outils, notamment en Montérégie et à la capitale nationale. »
Un taux de positivité de presque 5 %
Questionné sur le fait que le taux de positivité des tests résultats des tests de dépistage ait bondi à 5 % à savoir si ça l’inquiétait, le ministre Dubé a voulu dédramatiser la situation : « Je préfère avoir un taux de 4-5 % parce que cela veut dire qu’on fait l’effort de traçage sur les bonnes personnes. Quand on avait un taux de positivité de 1%, je ne suis pas sure qu’on testait les bonnes personnes. »
La situation demeure plus critique à Québec, et lorsqu’on leur demande pourquoi, les premier ministre et ministre de la santé font la moue, haussent les épaules et échangent des regards. « Il y a une combinaison de contagion communautaire et propre aux RPA et CHSLD (à Québec), j’ajouterais aussi la région de Chaudière-Appalaches, car il faut regarder toute la connectivité. (…) Peut-être que le suivi des mesures a pris plus de temps à Québec, où l’on en peie maintenant les conséquences. »
À cela, M Arruda ajoute que « c’es une éclosion diffuse à Quebec. » Il avertit aussi les Québécois que des rondes de surveillance seront probablement mises en place prochainement afin de s’assurer du respect de la distanciation sociale, du port du masque et autres mesures sanitaires imposées pour éviter le relâchement disciplinaire. « On va refaire des visites de contrôle au travail. »