Par Martine Veillette: Le 27 septembre 2020 — Modifié à 14 h 38 min le 26 septembre 2020
Ariane Beaulieu et ses coéquipières de l’équipe de rugby du Rouge et Or de l’Université Laval ne pourront pas défendre leur titre de championnes canadiennes remporté l’an dernier. Cette année, la saison de rugby, comme celle de plusieurs autres sports universitaires, n’aura pas lieu.
« C’est sûr que c’est dommage, mais on s’y attendait. On continue nos pratiques. Il y a au moins ça de positif », affirme l’athlète originaire de Richelieu.
Elle ajoute que puisqu’elles ne peuvent pas participer au championnat, ça a un impact sur leur motivation. « Ça change beaucoup la dynamique de ne pas avoir le championnat en tête. Mais comme on a beaucoup été isolées, ça fait du bien de faire quelque chose », relate-t-elle.
L’athlète de 30 ans mentionne également que plusieurs de ses coéquipières se sont envolées pour l’Europe afin de jouer leur sport en France. « Ça aussi, ça change la dynamique. Il y a au moins le quart des joueuses qui sont parties en France. Ça fait beaucoup de recrues et de nouveaux visages en début de saison », indique-t-elle.
De son côté, l’étudiante en enseignement préscolaire primaire n’est pas allée de l’autre côté de l’océan puisqu’elle doit être présente physiquement lors de son stage. « J’aurais aimé y aller. C’est une belle opportunité puisque nos cours sont donnés à distance. Mais je ne voulais pas me retarder (en ne faisant pas son stage) pour ça », dit l’étudiante.
« C’est sûr que c’est dommage, mais on s’y attendait. On continue nos pratiques. Il y a au moins ça de positif. » – Ariane Beaulieu
Préparation pour l’an prochain
Toutefois, la pilier de 5 pi 3 po estime que la qualité des entraînements est bonne. « Notre coach réussit à reproduire un semblant de réalité », dit-elle.
De plus, l’athlète croit que son équipe sera en meilleure position l’an prochain pour conserver son titre. « On a un peu plus de liberté pour les entraînements que dans les autres provinces. On sera sûrement en bonne position pour défendre notre
titre », affirme Ariane Beaulieu. Fait à noter, l’équipe féminine de l’Université Laval était la première à remporter ce titre au Québec. « C’est assez exceptionnel de l’avoir gagné une fois. Quand tu le gagnes, tu es encore plus motivée à le ravoir », souligne-t-elle.
Athlète depuis son enfance
La Richeloise a toujours été sportive. Pendant toute son enfance, elle a joué au soccer jusqu’au cégep.
Elle a changé pour le rugby alors qu’elle avait 17 ans. « J’ai vu un kiosque de rugby au cégep. Quand je l’ai vu, j’ai décidé de jouer et je n’ai jamais changé d’idée », affirme-t-elle.
Ariane Beaulieu a joué au rugby scolaire et civil. Elle aime de ce sport l’esprit d’équipe, qu’elle qualifie de différent des autres sports. « C’est quelque chose d’indescriptible. C’est plus une bataille quand tu vas sur le terrain. Tu y mets tout ton corps. Aussi, je joue bien, c’est encourageant », mentionne-t-elle.
L’athlète souligne que le rugby gagne en popularité, principalement dans la région de Québec, où il y a des équipes scolaires au secondaire et au cégep.
Un retour à Richelieu et en ambulance
Quant tout s’est arrêté en mars, plutôt que de rester seule dans son appartement de Québec, Ariane Beaulieu est retournée chez son père à Richelieu.
Et plutôt que de ne rien faire à la maison paternelle, elle a renoué avec son ancien métier d’ambulancière. Elle l’a exercé à Montréal.
« J’aimerais être enseignante à temps partiel et paramédic (sic). Ce que j’ai fait durant la pandémie m’a fait réaliser que le métier me manquait. J’aimerais combiner les deux », dit-elle. Actuellement, elle a dû mettre de côté son travail d’ambulancière afin de se consacrer à ses études, à son stage et à ses entraînements.
Si Ariane Beaulieu a amorcé un changement de carrière, c’est pour pouvoir faire une différence dans la vie d’enfants. « Comme paramédic (sic), tu vois la détresse humaine. C’est quand ils sont jeunes qu’il faut intervenir pour ne pas qu’ils se rendent là. Je veux leur donner des chances. C’est valorisant », raconte-t-elle.
La future enseignante voit sa profession d’un bon œil malgré tout ce que l’on entend. « Quand je fais mes stages, ça va bien. C’est sûr que je n’y suis pas à temps plein. Mais je n’ai pas de mauvais côté. Ce que je vois, ça me plaît », résume-t-elle.