Par Jean-Christophe Noël
Bien que sa chanson soit connue, les pas de danse de l’école en ligne demeurent complexes pour l’ensemble du réseau scolaire.
« On est capables de basculer en enseignement à distance. En mars 2020, quand la tempête nous a frappés, nous n’étions pas prêts. Mais aujourd’hui, on l’est », a dit en conférence de presse, la semaine dernière, Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et député de Chambly. Il justifie ensuite cette affirmation par le parc informatique, qui a plus que quadruplé dans les écoles, ainsi que par les enseignants formés entre eux avec les conseillers pédagogiques, ainsi qu’avec la TÉLUC.
« Dans la conception générale, dans ce que le gouvernement voit, l’enseignement à distance devient une réalité qui semble facile, mais ça demande énormément d’adaptation », nuance de son côté Jean-François Guilbault, président du Syndicat de Champlain. Techniquement, le premier bulletin devrait arriver dans les prochaines semaines. Au sein de leur planification, les enseignants se trouvaient donc dans leur période d’évaluation menant à la conception dudit bulletin. « On vient complètement chambouler les plans d’organisation et de la planification de l’enseignement […] évaluer les apprentissages, c’est pas la même chose lorsqu’on est à distance », renchérit-il.
« Dans la conception générale, dans ce que le gouvernement voit, l’enseignement à distance devient une réalité qui semble facile, mais ça demande énormément d’adaptation. » – Jean-François Guilbault
Matériel informatique disponible
Jean-François Roberge a souligné la quantité volumineuse de matériel informatique disponible mis de l’avant par les écoles, permettant l’enseignement à distance. Le 20 décembre, le gouvernement fermait les écoles et annonçait que les élèves n’y retourneraient pas avant le 10 janvier. A suivi l’annonce du 30 décembre relative au basculement vers l’école à distance, alors que les écoles étaient fermées en raison de la période des Fêtes. « Sans avoir eu de confirmation, les établissements l’ont quand même vu venir. Certaines écoles avaient déjà fait des prêts informatiques avant le départ, mais ce n’était pas officiel », met en reflet le président syndical. Il mentionne aussi comme « élément de frustration » le fait que la conférence de presse du 5 janvier dernier du ministre de l’Éducation se soit tenue alors que la majorité du personnel travaillait et ne pouvait en prendre acte. C’est avec la mise en contribution du personnel de soutien que, mercredi et jeudi derniers, les écoles ont déployé le plus rapidement possible les soutiens informatiques pour les élèves.
Retour précoce?
Le 17 janvier est la date ciblée pour le retour à l’école en présentiel. Tous, syndicat et ministère, s’accordent pour dire que l’enseignement à distance n’est pas l’idéal. « Le plus tôt on retournera en classe, le mieux ce sera. Évidemment, il faut que ce soit dans un contexte sécuritaire pour tous, personnel comme élèves », ajoute Jean-François Guilbault. À travers les écoles fermées, les écoles spécialisées, quant à elles, continuent d’offrir du service en présentiel. C’est le cas de l’école Le Tremplin, à Chambly. « Il y a de l’inquiétude en regard de cette réalité, considérant qu’il n’y a pas de tests rapides accessibles dans ces milieux, tandis que les tests PCR ne seront pas distribués avant le 15 janvier », termine-t-il.
De son côté, le Centre de services scolaire des Patriotes dit « faire confiance aux mesures mises en place par le gouvernement ».
Il n’a pas été possible d’obtenir d’entrevue avec Jean-François Roberge au moment d’écrire ces lignes.