Par Chloé-Anne Touma, Initiative de Journalisme local : Le 26 novembre 2020 — Modifié à 18 h 08 min le 8 décembre 2020
Dans un contexte où le télétravail, les horaires irréguliers et la marmaille à la maison sont à gérer en même temps, rester actif et manger santé ne font plus partie des priorités.
Afin d’en inspirer d’autres à adopter un mode de vie sain, des Chamblyens ont partagé leurs trucs.
Des conseils de départ
Pour l’athlète Lysanne Richard, qui mise sur la lacto-fermentation pour renforcer son système immunitaire, « adopter de saines habitudes de vie en matière d’alimentation et d’activité physique favorise la bonne santé, physique et mentale, tout en diminuant le risque de développer des problèmes de santé chroniques. » Frédérique Robert, maman et éducatrice du service de garde Double R à Chambly, a quant à elle lancé un blog dans lequel elle donne des astuces et encourage les parents à cuisiner avec leurs enfants afin de favoriser le développement de saines habitudes alimentaires. Ces initiatives tombent à pic puisque le portrait récent des habitudes de consommation alimentaire dressé par les institutions canadiennes de recherche n’est pas rassurant.
Pour Amarie Peltier, maman et coach en bien être, il faut « revenir à la base » en se tournant vers les légumes, les protéines, les fibres et les glucides. « Pas besoin d’aliments transformés. Parfois, on est juste en mode survie et notre cerveau est trop fatigué de penser. Alors, on se tourne vers du surgelé ou du tout préparé. »
Un portrait alarmant
De nombreuses études publiées entre autres par Statistique Canada démontrent en effet que les Canadiens ont développé de mauvaises habitudes alimentaires depuis la pandémie, renforcées par le télétravail et la fermeture de plusieurs commerces alimentaires.
Selon un sondage mené cette année par l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), depuis la pandémie, le quart des Québécois rapportent avoir une alimentation de moins bonne qualité qu’avant, te tiers des Québécois mangeraient davantage de malbouffe, et près de 44 % d’entre eux auraient réduit leur pratique d’activité physique. L’étude révèle également que les jeunes de 18 à 34 ans sont ceux dont les habitudes alimentaires et le conditionnement physique ont le plus régressé.
Une apathie encouragée
Ce constat s’explique notamment par la fermeture de nombreux parcs et modules de jeux en zones d’alerte COVID critique, et la tendance à faire livrer des commandes de restauration rapide plutôt qu’à se procurer des aliments santé spécifiques afin de les cuisiner. « Avec les mesures de confinement, il semble plus difficile pour la population de maintenir un bon niveau d’activité physique. Sans accès aux modules de jeux, installations sportives et activités de loisirs, les options pour bouger sont évidemment plus restreintes, de même que les déplacements actifs normalement faits entre le travail, l’école et la maison. », explique Corinne Voyer, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids).
Un cocktail inquiétant
On apprenait également le mois passé qu’une hausse accrue des consommations d’alcool, de drogues, et de la pratique du vapotage chez les jeunes avait été constatée depuis la pandémie. Selon le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), près du tiers des jeunes s’adonnent désormais au vapotage, ce qui dresse un portrait alarmant de l’état de santé moyen de la jeunesse depuis le début de la crise sanitaire.
« C’est un cercle vicieux. Certains de mes clients (…) se sont retrouvés chez eux (…) à consommer des ‘aliments plaisir’ pour se réconforter. » – Catherine Paul
Les effets pervers du stress
Le facteur de santé mentale n’est pas non plus négligeable. Selon la nutritionniste-diététiste Catherine Paul, « le stress occasionné par la pandémie a provoqué des comportements alimentaires différents chez les gens. La grande majorité d’entre eux se sont mis à manger plus pour compenser le manque d’activité et de stimulation, tandis que d’autres, au contraire, mangeaient beaucoup moins qu’à l’habitude. » Elle raconte qu’entre les deux vagues, certains ont pris 20 lb. « C’est un cercle vicieux. Certains de mes clients, qui avaient fait énormément d’efforts avant la pandémie, se sont retrouvés chez eux sans pouvoir aller au gym car celui-ci était fermé, et se sont mis à consommer des ‘aliments plaisir’ pour se réconforter. Il y a eu beaucoup de laisser-aller pendant les vacances d’été, et une montée considérable du taux de cholestérol chez les gens. »
Quelques options pratiques
Mme Paul, qui affirme avoir eu une augmentation considérable de clients entre les deux vagues, ne manque pas d’idées et de conseils lorsqu’il s’agit de reprendre son hygiène alimentaire en main. « On pense souvent à tort que les légumes surgelés ne sont pas bons pour la santé. Moi je les recommande car ça dépanne lorsqu’on manque de temps, ça permet d’équilibrer son repas en accompagnant son « grilled cheese » ou son sandwich au poulet. » Mme Paul insiste sur l’importance des vitamines et des minéraux. « Il faut consommer des fruits et des légumes pour avoir cet apport. Je conseille aussi les suppléments de vitamine D. » Elle affirme que la vitamine D aurait des propriétés qui diminueraient les symptômes de la COVID selon plusieurs études, bien qu’il n’y ait ni consensus scientifique, ni résultat clair en ce sens. Elle suggère aussi d’acheter du poisson surgelé, « car ça se prépare rapidement, avec un peu de moutarde de dijon, du sirop d’érable, et des herbes salées. » Finalement, elle propose aussi d’opter pour des compotes sans sucre et des conserves de thon en guise de collations rapides.
Question aux lecteurs :
Comment la pandémie a-t-elle influencé vos habitudes alimentaires ?