Le 11 septembre 2020 — Modifié à 8 h 29 min le 11 septembre 2020
Alors que le commerce de détail fait face à la crise sanitaire depuis des mois, plusieurs locaux du centre-ville de Chambly se libèrent et risquent de ne pas trouver preneur aussi vite que souhaité.
Un texte de Chloé-Anne Touma
L’explosion du commerce en ligne, en réponse à la pandémie, n’aura pas joué en faveur des détaillants locataires forcés de mettre la clé sous la porte, ni des propriétaires qui cherchent à louer ou à vendre sur l’avenue Bourgogne et les boulevards Fréchette et De Périgny.
Les récentes initiatives mises de l’avant par la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly (CCIBC), visant à stimuler l’activité au centre-ville, auront favorisé piétons et cyclistes au détriment des automobilistes, ce qui pourrait également avoir un impact sur la prospection immobilière.
En effet, si elle a été accueillie avec un enthousiasme marqué par les restaurateurs qui participent à la campagne « Solidaires pour la relance », l’incitation à consommer local aura attiré beaucoup plus de citoyens vers les terrasses et les cafés que de nouveaux investisseurs vers les espaces commerciaux disponibles.
« C’est une période difficile, mais il y a beaucoup de gens qui cherchent des espaces commerciaux et nous les orientons. » – Sébastien Dion
En entretien avec le Journal de Chambly, le président de la CCIBC, Sébastien Dion, se veut rassurant bien que lucide devant la situation : « C’est une période difficile, mais il y a beaucoup de gens qui cherchent des espaces commerciaux et nous les orientons. » Peiné de constater la fermeture de plusieurs commerces, il explique toutefois que de nouvelles propositions de locataires et propriétaires potentiels sont toujours étudiées dans le souci du zonage.
Des citoyens inquiets
Sur les réseaux sociaux de la Ville, des citoyens font valoir leur inquiétude : « Moins de monde va vouloir aller dans ce secteur, donc les commerçants vont devoir se passer de l’achalandage des automobilistes », avance un citoyen en référence à la fermeture partielle de l’avenue Bourgogne entre Maurice et De Salaberry vers l’est la fin de semaine. Pour une autre citoyenne, « l’ouest de la ville est encore pénalisé […] Et rien pour aider les commerces du secteur ouest ».
Interviewée par le journal, Marie-France Benoît, directrice principale de la firme de services conseils en immobilier Groupe Altus, juge qu’il faut considérer les habitudes des consommateurs : « Les commerces et les services de proximité pourraient profiter du fait que les télétravailleurs de Chambly dépensent moins en sorties et en restaurants au centre-ville de Montréal. Pour les commerces de proximité et de soins personnels (cafés, salons de coiffure et nettoyeurs) qui ont à payer des taxes, assurances et loyers, ce qui a fait le plus mal est le manque de liquidités. Quant à la rue commerciale de Chambly, elle est très axée sur la restauration. Plusieurs restaurants vont s’en sortir vu l’affluence des gens qui anticipaient d’y aller et la livraison comme option alternative. »
Avec l’annonce encore cette semaine de la fermeture de la boutique VRAC et VERT, dont les produits artisanaux avaient séduit les consommateurs écoresponsables, force est de constater que c’est encore le secteur alimentaire qui s’en sort le mieux, malgré les défis à surmonter.