Guillaume St-Pierre Mercredi, 27 janvier 2021 05:00
On connaît tous quelqu’un qui a la mauvaise habitude d’arriver les mains vides dans une soirée, un peu comme Justin Trudeau, hier, en conférence de presse.
https://www.journaldemontreal.com/2021/01/27/justin-arrive-encore-les-mains-vides
Le premier ministre est encore incapable de trancher sur les nouvelles mesures à adopter aux frontières pour décourager davantage les voyages non essentiels.
On sait que son cabinet est divisé sur la stratégie à adopter. Il délibère depuis des semaines.
Dans ces situations, c’est souvent le premier ministre lui-même et son entourage qui doivent trancher. Force est de constater que M. Trudeau a besoin d’encore plus de temps pour réfléchir.
Pari risqué
Justin Trudeau n’avait donc rien de neuf à annoncer, il n’a fait que reprendre ses mises en garde habituelles contre les voyages.
C’est un pari risqué, d’un point de vue de la santé publique, mais aussi politiquement.
François Legault marche sur l’eau en ce moment. Son exaspération face à l’inaction d’Ottawa trouve largement écho dans la population.
Des libéraux du Québec aussi s’impatientent, conscients que ces tergiversations renforcent la perception déjà établie que le gouvernement Trudeau est incapable d’agir rapidement et de façon décisive lorsqu’il est question de la frontière.
Peu de concret
Mais il ne faut pas se leurrer. Les cas de COVID provenant de l’étranger représentent moins de 2 % de tous les cas rapportés. Réduire les déplacements n’est pas une solution magique.
Justin Trudeau a raison de dire que le Canada a déjà en place des mesures plus sévères qu’ailleurs à la frontière : quarantaine obligatoire, frontière fermée aux étrangers. Rares sont les pays qui sont allés aussi loin.
Cela dit, la fameuse quarantaine est très peu surveillée.
Interdire les voyages non essentiels ou établir une quarantaine obligatoire payée par les voyageurs à l’hôtel, comme exigé par Québec, n’est pas une mince affaire.
François Legault lui-même a maintes fois répété qu’il agirait seul, pour pallier l’inaction du fédéral, sans jamais offrir quoi que ce soit de bien concret.