Transmettre la culture québécoise va de soi - Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté Mercredi, 27 octobre 2021 05:00 - Le cours de culture québécoise annoncé par Jean-François Roberge suscite de vives réactions dans le système médiatique.

https://www.journaldemontreal.com/2021/10/27/transmettre-la-culture-quebecoise-va-de-soi

Non pas parce que le commun des mortels s’en indigne. Mais le petit lobby de ceux qui vivent de ce cours ou qui y adhèrent idéologiquement monte sur ses grands chevaux. Car il perd, avec sa disparition, un cours qui lui permettait d’instrumentaliser l’école au service de son idéologie. 

Revenons un instant sur la fonction d’ECR. On se souvient de la querelle entourant le kirpan à l’école. Les Québécois y étaient massivement opposés. Mais la Cour suprême du Canada, convertie à l’idéologie multiculturaliste, avait décidé du contraire et l’avait autorisé. 

Histoire

Un des principaux concepteurs du cours avait ainsi expliqué qu’une fois passés par ECR, les élèves québécois seraient d’accord avec le jugement et la vision de la Cour suprême. Autrement dit, il s’agissait explicitement d’endoctriner les élèves.

Dans le même esprit, un des principaux idéologues du multiculturalisme post-référendaire, que la radiotélévision fédérale présentait abusivement comme un grand historien, avait expliqué que si le cours ECR avait été implanté avant, il n’y aurait pas eu de crise des accommodements raisonnables. Autrement dit, à défaut de convaincre les adultes, accusés de ne pas être suffisamment ouverts à la diversité, on allait imposer l’idéologie multiculturaliste aux enfants, et ils ne verraient plus de problèmes avec ces accommodements.

ECR était un cours antidémocratique. Il fallait y mettre la hache.

Ce nouveau cours de culture québécoise aura une fonction simple, contraire à tout esprit d’endoctrinement : réancrer les Québécois dans leur culture. Dans une société fragmentée, il est bien de rappeler ce qui lie les hommes et les femmes entre eux. Il est bien de rappeler aux jeunes Québécois le riche héritage qu’ils ont en partage. 

Depuis la découverte du Canada par Jacques Cartier, depuis la fondation de Québec par Samuel de Champlain, qui posait le geste fondateur d’une nation, nous n’avons cessé de travailler ce coin du monde qui est le nôtre pour en faire une vraie patrie, un vrai pays.

Mais notre époque a tendance à déraciner les peuples de leur culture, de leur identité, comme s’ils devaient devenir étrangers à eux-mêmes et se dissoudre dans une mondialisation vaseuse.

Repères

Les repères élémentaires permettant aux jeunes générations de s’inscrire sous le signe de la continuité historique sont disqualifiés. Et cette désorientation en vient à fragiliser l’existence même des peuples, qui croient même devoir s’effacer au nom de ce que certains appellent « l’ouverture à l’autre » et qui relève plus souvent qu’autrement du reniement de soi.

François-Xavier Garneau, Lionel Groulx, Maurice Séguin, Guy Frégault, Michel Brunet, Fernand Dumont, Réjean Ducharme, Michel Tremblay, Gilles Vigneault, Félix Leclerc, Claude Léveillée, Claude Gauthier, Gaston Miron, Denys Arcand, Pauline Julien, Marie de l’Incarnation, Madeleine de Verchères, Marguerite Bourgeoys devraient appartenir à notre conscience collective. Qu’un cours nous reconnecte à notre identité profonde ne devrait pas faire scandale. 

Sauf si notre existence comme peuple fait scandale. Pour certains, on le sait, c’est le vrai problème. 

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