Une rentrée en « adaptation » scolaire

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Par Jean-Christophe Noël : Le 6 octobre 2020 — Modifié à 14 h 23 min le 8 décembre 2020

La nouvelle école telle que remodelée formule COVID-19 a vécu son premier mois d’essai. L’adaptation du personnel en place est au cœur du succès de cette opération collective.

« Nous avons été en évolution perpétuelle. Ça a été tout un travail de la part de chaque direction d’établissement afin de mettre en place toutes les structures nécessaires. Ajout de désinfection, plus de surveillance, ajout de kilométrage dans le transport scolaire; ça a été une manœuvre très complexe. Les gens ont travaillé, sans exagérer, jour et nuit pour tout mettre en place », tient à souligner Dominique Lachapelle, directrice générale du Centre de services scolaire des Hautes-Rivières (CSSDHR).

« Cette rentrée a exigé de la part de tout le monde des efforts particuliers d’une part, mais elle a également demandé à tous de s’adapter et d’être capables de faire autrement. Ça a été un travail de collaboration de toutes les instances. La rentrée est la période la plus intense de l’année. La COVID-19 est venue ajouter un élément de complexité », décrit Luc Lapointe, directeur général du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP).

Le personnel scolaire et de soutien

Transmettre le savoir tout en jouant un rôle humain est un défi de taille pour le personnel enseignant. S’ajoute à ces tâches fondamentales le souci de faire respecter de nouvelles règles.

« Il y a de la fatigue, on ne le cache pas. Tout change vite et l’on doit s’adapter continuellement. On touche une forme de résilience. On souhaite atteindre un plateau et trouver une normalité dans l’anormalité. En situation de crise, on se doit de s’ajuster. Nous l’avons fait en peu de temps et il faut valoriser tout le personnel en éducation, comme on l’a fait pour le personnel de la santé » expose la DG du CSSDHR.

« Les gens ont travaillé, sans exagérer, jour et nuit pour tout mettre en place. » – Dominique Lachapelle

« Les directions des écoles me témoignent de la grande collaboration au sein de leur équipe respective. Néanmoins, au chapitre du personnel, il y a des enjeux. Il y a du personnel qui ne peut tout simplement pas être présent pour des raisons de santé. Cela cause une fragilité. Nous avons dû aller chercher les personnes sur les listes de rappel qui sont donc pratiquement déjà vides », avance le DG du CSSP.

Le clivage de l’école à distance

La fermeture des écoles n’est pas à écarter. La répercussion sur les élèves pourrait être majeure advenant une école à distance.

« Tout le programme est préparé pour que, dans un temps raisonnable, nous puissions transférer vers le virtuel. Le défi consiste à ce chaque élève ait un ordinateur et accès à Internet dans nos zones éloignées. Nous sommes en processus d’acquisition d’ordinateurs. C’est dans notre protocole d’urgence, qui vise à ce que tous les services soient en place en cas de reconfinement », soutient Mme Lachapelle.

« Le gros du travail se fait en ce moment, soit de repérer les élèves qui auraient pris un retard important et de les ramener au même niveau si l’on devait basculer vers l’école à distance. Nous nous exerçons à cet effet et personne ne sera pris par surprise, cette fois. Il y a un risque, mais il est nettement moindre que ce que l’on a connu au printemps », fait part M. Lapointe, en évoquant à son tour l’importance du protocole d’urgence du centre de services. Une ligne d’urgence est également proposée aux parents vivant des difficultés avec l’informatique et ses périphériques.
Les écoles du CSSP n’ont pas rouvert leurs portes en mai dernier, comme les écoles à l’extérieur de la CMM, qui ont vécu ce moment comme une répétition permettant de s’outiller pour cette rentrée hors normes.

« L’impact a eu lieu lors des premières journées. Il y avait une anxiété commune chez les parents et les membres du personnel avant de rouvrir. Les dix premiers jours ont servi à s’adapter. Ensuite, les gens ont retrouvé une routine et des repères.

Au printemps, les parents avaient ciblé les communications provenant du milieu scolaire comme étant excessives. Des messages électroniques provenant de l’enseignant, de la direction, de l’orthopédagogue, du service de garde, du CSS, etc., foisonnaient et ont amené certains parents à ne plus ouvrir ces messages. C’est un aspect que les CSS ont entendu avant de centraliser davantage les communications dans le but de ne pas submerger les parents.

Au CSSDHR, une école virtuelle est en place et 112 élèves de niveaux primaire et secondaire y accèdent.

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