Par Martine Veillette Le 19 mars 2020 — Modifié à 7 h 44 min le 19 mars 2020
Les prochaines séances des conseils municipaux se tiendront à huis clos. (Photo : archives)
Malgré la fermeture de bâtiments municipaux à la suite des recommandations du gouvernement du Québec en lien avec la COVID-19, élus et fonctionnaires continuent de faire avancer les dossiers.
La technologie aidant, les dossiers importants peuvent poursuivre leur progression. D’ailleurs, à Chambly, à Marieville et à Carignan, les mairesses Alexandra Labbé et Caroline Gagnon ainsi que le maire Patrick Marquès soutiennent que la majorité des employés ont été munis d’un portable, s’ils n’en avaient pas, afin de faire du télétravail.
« Jusqu’à maintenant, tout continue, mais on travaille autrement », souligne Mme Labbé. « Les citoyens qui téléphonent ne verront pas de différence. Les lignes sont transférées aux bonnes personnes », affirme M. Marquès.
Les villes ont fermé l’ensemble de leurs bâtiments, conservant uniquement l’hôtel de ville ouvert et accessible aux citoyens sur rendez-vous. Par contre, Marieville a récemment fermé tout accès à l’hôtel de ville. La plupart des mairesses et des maires ne s’y rendent qu’en cas de nécessité.
« Si je n’ai pas à me déplacer à l’hôtel de ville, je ne le fais pas. J’ai un portable et donc accès au réseau. Si j’ai besoin d’y être, je suis à côté, je serai là », soutient Mme Labbé. De plus, pour illustrer que le travail continue avec les précautions requises, elle mentionne avoir eu une rencontre avec le député, Jean-François Roberge, le 16 mars. « On ne s’est pas serré la main. On a suivi les recommandations », assure-t-elle.
« Je fais le plus possible de la maison. J’aimerais être plus présent à l’hôtel de ville, mais on peut faire beaucoup par téléphone », soutient Jacques Ladouceur, maire de Richelieu. Ce dernier approche les 70 ans. « Je suis borderline, dit-il, le sourire dans la voix. Ça ne vaut pas la peine de prendre le risque, quand on peut éviter les contacts. »
De son côte, la mairesse de Marieville est en quarantaine volontaire à la suite d’un voyage. Cette dernière se termine le 23 mars. Étant également enseignante, elle a accompagné, comme elle le fait annuellement, un groupe d’élèves à Prague, en République tchèque, lors de la semaine de relâche.
Le maire de Carignan soutient y aller encore comme à l’habitude.
« Jusqu’à maintenant, tout continue, mais on travaille autrement » – Alexandra Labbé
Conseil à huis clos
La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation a autorisé les villes à tenir leur assemblée publique à huis clos. Ce que comptent faire les différentes municipalités en avril.
À Chambly, la mairesse assure que la séance du 7 avril devrait être diffusée sur le Web comme à l’habitude. « On n’a pas encore statué pour la période de questions. Peut-être qu’on pourrait les recevoir par courriels. On est en train de l’évaluer », précise Mme Labbé.
Les élus devront notamment prendre la décision concernant la démolition de la maison de la rue Lafontaine. Comme il y a eu un appel de la décision du comité de démolition, ce sera au conseil municipal de trancher.
Carignan prévoit aussi rendre accessible sa séance sur le Web. Cette diffusion ne sera pas un précédent pour poursuivre cette pratique. « Ce n’est pas une demande qu’on a et il y a des coûts reliés », justifie M. Marquès. Le maire indique que les élus regardent pour tenir leur rencontre de préparation sans être présents physiquement ensemble. Certains conseillers sont en quarantaine.
La diffusion sur le Web n’est pas prévue à Richelieu ni à Marieville, pour le moment. Rappelons que la Municipalité de Saint-Mathias-sur-Richelieu retransmet ses séances sur sa page Facebook.
La MRC de Rouville a tenu sa séance « à huis clos, chacun dans son patelin », indique M. Ladouceur, qui en est le préfet. Il ajoute que l’ordre du jour a été réduit aux priorités.
Mesures exceptionnelles
À Marieville, la ligne téléphonique et les employés des loisirs ont été réaffectés afin d’aider le Centre d’action bénévole la Seigneurie de Monnoir à trouver des bénévoles de moins de 70 ans.
À Richelieu, le maire mentionne que la Ville regarde la possibilité d’utiliser l’équipement destiné à la salle de mesure d’urgence prévue à la caserne, qui est en construction, pour l’aménager à l’hôtel de ville. Cela permettrait d’y tenir des rencontres. « Mais on n’est pas rendus là », avance-t-il.
Les maires réitèrent à leurs citoyens de respecter les demandes du gouvernement afin « d’aplanir la courbe ». Pour y arriver, chacun doit y mettre du sien, disent-ils.
« On ne peut pas tenir ça longtemps, faut que ça porte fruit », affirme M. Ladouceur.