Le 1 juin 2020 — Modifié à 12 h 08 min le 1 juin 2020
Le télétravail est devenu incontournable au cours de la crise. (Photo : courtoisie )
Des salariés plus productifs, plus innovants et prêts à poursuivre le télétravail après le confinement, sont les résultats préliminaires d’une étude sur l’adaptation au travail à distance.
Tania Saba est fondatrice et titulaire de la chaire BMO en diversité et gouvernance de l’Université de Montréal. Elle est professeure titulaire à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal. Elle chapeaute l’étude Crise COVID-19 et TÉLÉTRAVAIL: un remède universel ou une solution ponctuelle?, étude dont les premiers résultats ont été dévoilés.
Suite aux résultats, l’udemnouvelles relate que les données indiquent que le tiers des répondants estiment que leur productivité a augmenté depuis qu’ils doivent travailler à distance, même si plus de la moitié des participants effectuent du télétravail en même temps qu’une autre personne à leur domicile.
« Il est intéressant de souligner qu’il y a autant d’hommes que de femmes parmi les gens qui se sont dits plus productifs, précise Tania Saba. Il apparaît faux de prétendre que seules les femmes privilégient le télétravail pour parvenir à concilier le travail et la vie personnelle. Les motifs sont plus complexes et plus diversifiés. »
Télétravail après la pandémie, mais…
S’ils avaient le choix de continuer de télétravailler ou de retourner au bureau après la crise, que préféreraient les répondants?
Toujours en se basant sur les résultats partagés par l’udemnouvelles, à cette question, 39 % se sont déclarés plutôt ou tout à fait en faveur de la poursuite du télétravail, 37 % plutôt ou pas du tout en faveur et ‒ entre les deux ‒24 % se sont montrés indécis.
Tant chez les hommes que chez les femmes, les plus disposés à télétravailler après le confinement sont en général plus âgés et ils sont plus nombreux à devoir consacrer plus de temps à leurs responsabilités familiales ou autres.
« Le télétravail continue d’être considéré comme une bonne avenue pour concilier travail et vie personnelle, qu’on soit un homme ou une femme : il est donc faux de croire que le télétravail intéresse davantage les femmes que les hommes », indique Mme Saba.
Autre fait intéressant à noter : environ 50 % des répondants n’avaient jamais ou presque jamais fait de télétravail avant le confinement. Parmi eux, le tiers est d’accord ou tout à fait d’accord pour continuer le travail à distance après la crise. Seuls 19 % ne sont pas du tout d’accord pour continuer dans cette voie. Et 47 % hésitent à se prononcer pour ou contre le télétravail comme nouveau mode d’organisation de leur emploi.
Enfin, parmi les conditions qui favorisent la poursuite du télétravail suivant la crise de la COVID-19, il semble que le plaisir croît avec l’usage: ceux qui ont commencé à travailler à distance dès le début de la crise ont plus tendance à vouloir continuer après. Ceux qui l’avaient expérimenté avant la crise aussi. Le savoir technologique est un facteur déterminant sur ce plan.
« Ce sont les résultats préliminaires de la première vague de réponses que nous avons obtenues et de nombreux autres aspects resteront à analyser à mesure que les prochaines vagues suivront », termine Tania Saba. (JCN)