Plonger dans la COVID au lieu du vide

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Par Jean-Christophe Noël Le 4 avril 2020 — Modifié à 10 h 06 min le 4 avril 2020

La saison de plongeon de haut vol de Lysanne Richard n’aura pas lieu avant le mois d’août. (Photo : archives)

Lysanne Richard, plongeuse de haut vol, devait parcourir les quatre coins du monde à l’aube de sa saison qui devait s’amorcer le 16 mai, à Bali.

« Il n’y aura pas de compétitions avant le mois d’août. On attend le nouveau calendrier provenant de Redbull. Ils doivent voir comment la situation évolue et ça risque d’être complexe car les compétions sont de gros rassemblements pouvant comptabiliser 70 000 personnes », fait miroiter la Chamblyenne.

Parmi les défis qui attendent les organisateurs, il y aura les réalités divergentes des pays hôtes des compétitions. L’itinéraire de la saison 2020 de Mme Richard était, en prémisse, l’Indonésie, la France, les États-Unis, l’Italie, la Norvège, le Portugal, la Bosnie-Herzégovine, l’Australie et possiblement la Russie. D’emblée, l’Italie est rayée officiellement du carnet de voyage.

« L’Italie est la seule des compétitions reportée à l’an prochain pour l’instant. Le décalage de la saison provoque aussi une difficulté en ce qui a trait à la température de l’eau des endroits où l’on plonge. En Italie, par exemple, lorsqu’arrive septembre, l’eau est froide. La situation étant très grave là-bas, le pays aura besoin de sortir de cette crise et de se restructurer. Ce qui se passe dans le monde dépasse l’importance de nos compétitions », met en perspective la mère de trois enfants.

Jeux olympiques 2021

Aux dernières nouvelles, le plongeon de haut vol n’avait pas été en mesure de se tailler une place pour les Jeux olympiques de 2020. Avec le déplacement de ceux-ci en 2021, est-ce que le sport profitera de représentations supplémentaires pour façonner son espace?

« Ce fut notre premier réflexe de se poser la question au sein des plongeurs. Nous souhaitons que ça nous laisse une chance de plus et peut-être que les jeux voudront compenser en intégrant une nouvelle discipline », émet la plongeuse dont le sport fait de l’œil au comité olympique depuis un bon moment déjà.

« Ce qui se passe dans le monde dépasse l’importance de nos compétitions. » – Lysanne Richard

Garder la forme

Demeurer à la fine pointe de son art quand l’accès aux bassins n’est plus demande une force d’esprit.

« C’est un sport exigeant mentalement. Je pratique la visualisation et la simulation de mouvements. Je fais cela de chez moi. Bien entendu, je ne peux pas tout faire, mais je me concentre sur ce qui est possible. Je ne peux pas pratiquer de rotations ni ce qui concerne l’orientation spatiale. Je profite toutefois de la situation pour que mon corps soit en bon état lors du retour », dit la doyenne du circuit. Le plongeon de haut vol en est un d’impact. Les plongeuses s’élancent à 22 mètres de hauteur et frappent l’eau à environ 80 km/h.

En attendant son sort sportif, Mme Richard, conférencière en entreprises, dans les écoles et dans les clubs sportifs, a adapté son offre services.

« J’avais des contrats de spectacles qui sont mis sur pause présentement. Je me suis lancé dans un nouveau défi. Je fais des vidéos-conférences d’entraînement en ligne pour des entreprises afin de conserver une forme d’unité entre les employés qui travaillent de la maison. Ce n’était pas dans mes habitudes, mais j’y prends goût. C’est une que option qui pourrait demeurer par la suite selon le besoin des entreprises », complète positivement Lysanne Richard.

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