C’est reparti pour 28 jours

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Par Jean-Christophe Noël ; Le 30 octobre 2020 — Modifié à 14 h 19 min le 8 décembre 2020
C’est reparti pour 28 jours

Le copropriétaire de Chez L’Artisan, Éric Bellemarre. (Photo : archives)

Malgré l’annonce de François Legault de prolonger la fermeture imposée des restaurants en zone rouge jusqu’au 23 novembre, les restaurateurs envisagent déjà ne pas rouvrir à la fin du mois de novembre.

C’est un « défi de 28 jours », qui s’est amorcé le 1er octobre, que le gouvernement avait d’emblée annoncé. Au bas mot, c’est maintenant officiellement pour une période minimale de 56 jours que les salles à manger ne pourront offrir leur prestation, celle de se faire accueillantes afin de nourrir leur clientèle. Selon certains restaurateurs, ces 56 jours gagneront en ampleur.

« Ce prolongement n’est pas une surprise, amorce d’un rire de résignation Éric Bellemarre, copropriétaire du restaurant mathiassois Chez l’Artisan. Je sais très bien que nous n’ouvrirons pas avant janvier. Il (le gouvernement) va laisser du loose pour que l’on puisse voir nos familles pour un souper restreint pour les Fêtes, mais je serais bien surpris que l’on rouvre sérieusement en décembre. »

« Nous ne sommes pas surpris, malheureusement. On s’attend même à plus. On pense ne pas pouvoir rouvrir notre salle à manger avant janvier », affirme avec lucidité Claudia Fortin, gestionnaire au restaurant La Cochonne Rit, à Chambly.

Une réouverture qui se prépare

Il ne suffit pas de dire à un restaurant qu’il ouvre à nouveau pour que celui-ci soit opérationnel. Une préparation doit s’orchestrer et demande du temps.

« On ne peut pas rouvrir à trois ou quatre jours de préavis. On a tout vidé, ici. Je suis en train de vider mon stock d’alcool. Je vends ma bière et mon vin d’importation privée à rabais. Il y aura une mise en place à faire, des tables d’hôte à préparer, des menus à reconfigurer et les commandes d’alcool. Tout ça engendrera de nombreux retards, car tout le monde va faire pareil », met en lumière M. Bellemarre.

Lors de la réouverture suivant la première vague, Chez l’Artisan avait reçu son alcool vers la fin de l’été. Un peu plus d’un mois plus tard, le restaurant devait fermer à nouveau.

« En novembre et décembre, je ne serais pas surpris de vivre jusqu’à 50 % de pertes. » – Éric Bellemarre, du restaurant Chez l’Artisan

Essayer de s’en sortir

Être ingénieux, astucieux, est le mot d’ordre dans l’industrie pour garder la tête hors de l’eau. Chez l’Artisan a déployé ses plats SOUSVID-19 et a offert un service de repas prêts à emporter. Le restaurant a aussi participé à deux modèles pour répandre ses produits, soit Le Sac local et le Chambly en boîte. En collaboration avec Les Gourmandes, Studio Pixels, À l’Amiable et de généreux bénévoles issus d’une communauté se serrant les coudes, ce sont 800 sacs qui ont été vendus lors du mois d’octobre. Quant au Chambly en boîte, certains produits de la Ferme Guyon, du restaurant Tre Colori, des Épices de Marie Michèle, de FG Chocolatiers, de MJ & Cie, de Chez l’Artisan, des Grillades du Fort, des Thé Fuji, de Délires et des délices et du Garde-Manger de François constituent l’alléchante offre en question.

« En octobre, on s’en est bien sortis grâce à la communauté. C’est incroyable combien les gens ont été généreux à Saint-Mathias! J’ai peut-être perdu environ 20 %, au maximum, de mes ventes en octobre. En novembre et décembre, je ne serais pas surpris de vivre jusqu’à 50 % de pertes », envisage M. Bellemare. Il spécifie qu’en restauration, le mois d’octobre en est un tranquille comparativement à novembre et décembre, qui sont des mois de festivités. L’argent que les restaurateurs font grâce aux réceptions des Fêtes, ils n’y toucheront pas en 2020. Il estime devoir travailler actuellement deux fois plus fort pour beaucoup moins d’argent dans le but de pouvoir survivre.

De son côté, La Cochonne Rit a été fermée entièrement lors des 28 premiers jours pour réfléchir à ce qu’elle allait faire. À partir de la semaine du 8 novembre, « on se tourne vers le takeout ainsi que la livraison », termine Mme Fortin.

Chambly en boîte

Chambly en boîte, premier volet, a été un franc succès. Au moment d’écrire ces lignes, Sébastien Dion, propriétaire de la Ferme Guyon et président de la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly, a indiqué « qu’ils en étaient précisément à 979 boîtes vendues. Nous pensons atteindre les 1000 boîtes dans les prochaines 24 heures. Nous annoncerons sous peu que la première édition est écoulée (sold out) et par le fait même, le lancement de la deuxième édition, Chambly en boîte édition « temps des Fêtes ».

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