Ces manifestants qui demandent l’impossible - Mario Dumont

Mario Dumont - Après une année de sacrifices, la patience de la population envers la minorité récalcitrante a disparu.

Les commentaires au sujet de la marche des antimasques/antimesures/antivaccin ont donc été impitoyables depuis dimanche. Trop durs à mon avis.

La manifestation s’est somme toute bien déroulée. Le droit de manifester est un droit fondamental. Le choix du lieu près d’un site de vaccination méritait d’être sévèrement dénoncé, mais pour cela, on ne peut blâmer que les organisateurs et non les participants.

Nous savons tous qu’une partie de la population rejette la façon de gérer la crise de nos gouvernements. Certains par adhésion à une idéologie radicale, certains parce qu’ils ont beaucoup perdu, d’autres par manque d’information. On en entend se plaindre du virus de Legault et Arruda, des personnes qui semblent bien peu au fait du caractère mondial de la pandémie. Elles réalisent mal à quel point les gouvernements de partout font leur possible devant l’inconnu.

Réaction normale

De toute façon, une crise de l’ampleur de la pandémie génère toujours du mécontentement. Attendez-vous à de grandes manifestations au lendemain d’une crise majeure. Dans une récession, vous verrez des manifestants crier leur désarroi face à leur appauvrissement. Même si la récession est mondiale, même si le gouvernement local n’y est pour rien, on voudra déverser sa colère sur quelqu’un, et le gouvernement est toujours le candidat numéro un.

En démocratie, il est nettement préférable de faire converger la grogne sur le gouvernement que de se mettre à taper sur son voisin ou à poser des bombes dans les lieux publics. Les milliers de manifestants ce dimanche se sont fait entendre démocratiquement.  

Le problème est le suivant. Habituellement, les manifestants demandent beaucoup. Des travailleurs veulent une hausse spectaculaire du salaire minimum, des syndiqués réclament des hausses salariales considérables, des groupes communautaires réclament plus d’argent pour leur fonctionnement, des verts veulent des normes environnementales plus strictes. Le gouvernement leur répondra qu’ils demandent l’impossible.

Ils demandent trop pour les équilibres de la société, peut-être. Mais il sera néanmoins possible de montrer qu’on les écoute, que leurs demandes étaient démesurées, mais que leur voix a été entendue. Par exemple, le gouvernement rehausse le salaire minimum, mais pas aussi vite que réclamé.

L’énorme contradiction

Or, dans le cas des manifestations des récalcitrants à la lutte contre la COVID-19, ils demandent vraiment l’impossible. 

Parce qu’ils veulent que la pandémie prenne fin le plus vite possible. Et ils veulent qu’on cesse tous les efforts pour combattre le virus. Les mesures de prévention de la contagion et le vaccin sont nos seules armes pour stopper la COVID-19 et ses effets. Comment essayer de satisfaire des gens qui veulent à la fois la fin de la pandémie et l’arrêt du combat ? Leur propre rassemblement va sans doute créer des éclosions supplémentaires.

C’est comme si on demandait au gouvernement de stopper rapidement un feu de forêt et de laisser les CL-215 dans les hangars ! 

En somme, les manifestants sont certains d’être déçus. L’opportuniste Maxime Bernier rêve d’en profiter.

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