Mario Dumont Samedi, 28 mars 2020 05:00 - Les citoyens chinois sont des victimes de la COVID-19 comme le reste du monde. Le gouvernement chinois, lui, a probablement une responsabilité sur laquelle il faudra enquêter.
https://www.journaldemontreal.com/2020/03/28/la-responsabilite-de-la-chine
Donald Trump a tort d’utiliser l’expression « virus chinois ». Le coronavirus n’a pas d’ethnie. Par contre, si des pratiques sanitaires déficientes sont en cause, il faut que cela fasse l’objet d’une enquête et que les responsables soient pointés du doigt. Ce n’est pas raciste de connaître la vérité.
Pendant que nos gouvernements se démènent pour limiter les dégâts causés par la pandémie, la Chine tente de faire dévier les attaques du président Trump. Les autorités chinoises ont même tenté d’accréditer la thèse farfelue d’un virus fabriqué en laboratoire par les Américains et largué sur leur territoire. De la bêtise profonde.
Il faudra un jour avoir une enquête complète sur l’origine du virus destructeur, mais toutes les indications pointent vers un marché public chinois. Les séquences génétiques nous conduisent au pangolin, un mammifère à écailles vendu plus ou moins légalement dans certains marchés. Des animaux vivants (comme la chauve-souris) côtoyant de telles viandes, on crée des conditions favorables à l’apparition d’un nouveau virus transmissible à l’humain.
Quel risque !
Ce qui se passe dans ces marchés chinois ne serait jamais toléré en vertu des mesures de salubrité imposées dans les pays dits avancés. En tout respect des coutumes chinoises : en tolérant des commerces alimentaires aux pratiques si peu salubres, la Chine joue avec le feu... et joue avec la santé de toute la planète.
La Chine a souffert sa part. Avec plus de 80 000 personnes atteintes et 3000 morts, la Chine a payé un prix économique et humain élevé. Plusieurs ont souligné le courage et la discipline du peuple chinois qui aura permis de stopper l’hémorragie là-bas.
Néanmoins, ce virus issu de la Chine persécute toute la planète. Des milliers de vies perdues, une récession mondiale, de l’angoisse à n’en plus finir : celui qui a lancé ce bal doit répondre de ses actes. Surtout que ces pratiques, dans le même pays, avaient été visées comme responsables du SRAS en 2002. Cette fois-là, la civette avait agi comme animal hôte intermédiaire.
Responsabilité
Il n’y a aucune logique à regarder de travers les citoyens d’origine asiatique. Ils n’ont rien à voir avec cette pandémie. Il faut seulement qu’une des pires catastrophes du siècle, la pire depuis la Deuxième Guerre mondiale, soit suivie d’analyses et de remèdes.
La Chine est devenue une puissance par sa population et son économie. Ce pays demande qu’on le prenne totalement au sérieux en matière de technologie. Au point où ils veulent que le Canada confie le déploiement de la prochaine génération de son réseau cellulaire au géant chinois Huawei.
Bien sûr, il n’y a pas de lien direct entre salubrité et technologie. Sinon que pour mériter un très haut degré de confiance, un pays doit établir un minimum de crédibilité sur les enjeux mondiaux. Que dire d’un pays qui a laissé naître un virus qui empoisonne la vie du globe au complet ? La Chine veut être prise au sérieux, elle doit prendre des mesures pour être à la hauteur de ses prétentions.