Mario Dumont Vendredi, 20 mars 2020 05:00 - Les « spring breakers » ne semblent pas appliquer les recommandations sanitaires.
Des milliers de jeunes se baignaient dans l’océan, à Clearwater Beach, en Floride, et prenaient le soleil comme si de rien n’était.
https://www.journaldemontreal.com/2020/03/20/svp-les-tetus
J’ai encore croisé un négationniste cette semaine. Une grippe ! Gouvernements et médias font peur au monde ! Lourd à entendre.
Toujours difficile d’avouer qu’on a eu tort. Après des semaines à se donner en spectacle au bureau sur le ridicule des médias qui font toute une histoire avec une simple grippe, comment sauver la face ? OK. Tout le monde vous pardonne. Vous n’avez même pas à vous justifier. Cessez seulement de déconner.
Des gens meurent par centaines. Des pays jouissant d’excellents systèmes de santé ne peuvent plus traiter les malades. L’économie mondiale perd ses roues. Des secteurs entiers sont arrêtés créant des pertes d’emploi par milliers. On ne voyage plus. La moitié des enfants du monde ne vont plus à l’école. J’arrête.
La peur de perdre la face
Maintenir publiquement que cela n’est pas grave, le lier à une invention ou une exagération des médias relève de la folie. Au fond d’eux-mêmes, les derniers récalcitrants savent parfaitement qu’ils ont tort. Aucun être humain ne peut être aussi imperméable à la réalité, lorsque la catastrophe se joue sous ses yeux. Aucun être humain ne peut être réellement aussi insensible à la part d’inconnu qui accompagne la crise.
Il reste l’orgueil. Le refus d’avoir tort sur la place publique pousse à rester campé dans le corridor sombre de ses positions absurdes. Prenez un instant, allez faire un tour d’horizon de l’actualité à travers le monde, les témoignages des médecins italiens, par exemple. Cela devrait vous convaincre de ne pas faire un pas de plus dans votre cul-de-sac.
S’il ne s’agissait que de propos étourdis, on pourrait s’en foutre. À la limite, ils pourraient être qualifiés de divertissants dans cette période sombre. Le problème, c’est qu’ils agissent en tout contraire de la logique, contreviennent à toutes les directives et encouragent les autres à désobéir. Ils deviennent alors de véritables dangers publics en face d’une pandémie.
Peu d’information
En somme, il faut éviter de braquer ceux qui ont nié la pandémie jusqu’à aujourd’hui pour les aider à revenir dans la réalité. Puis il y a le cas des gens qui ne savent rien. Ils ne consultent aucune source d’information. Ni les journaux, ni la télé, ni la radio, ni le web.
Ils ne savent pas qui est le premier ministre, ils n’ont pas entendu parler du blocus ferroviaire ni de la loi sur la laïcité. Or cette fois-ci, il faut savoir. Je pense à ce monsieur qui prenait l’avion vers le sud, ignorant la directive des deux niveaux de gouvernement. Sa réponse concernant les risques ? Il a bon espoir que pendant sa semaine au tout-inclus, le gouvernement aura réglé le problème ! Quoi dire ?
Ignorance ou entêtement, l’effort du moment consiste à éduquer, informer, expliquer. Les exemples vécus en Europe fournissent amplement de matériel pour aider à faire entendre raison.
Voici un moment où un minimum d’information et une saine compréhension de la réalité peuvent changer le cours de notre histoire.