Voyages dans le Sud: il faut blâmer le fédéral - Mario Dumont

Mario Dumont Mercredi, 6 janvier 2021 05:00 - Les voyageurs d’agrément mangent une volée de bois vert ces jours-ci dans l’opinion publique.

https://www.journaldemontreal.com/2021/01/06/voyageurs-le-federal-a-blamer

Sans vouloir nier la responsabilité individuelle de chacun, je dois quand même dénoncer les messages flous et contradictoires du gouvernement fédéral en la matière. 

Justin Trudeau a voulu corriger la perception hier, clairement en mode réactif face à la colère du public. Or il est largement responsable du problème.

Depuis le printemps dernier, nous sommes tous sensibilisés à l’importance de la quarantaine. Les personnes de retour de voyage doivent se renfermer dans la maison pendant 14 jours. Cette mesure n’est toujours pas imposée avec des moyens musclés. 

Les agents des services frontaliers dans les aéroports disent faire de la « sensibilisation » sur le sujet. Faute de personnel, il semble qu’on ait même réduit le niveau de sensibilisation durant le temps des Fêtes ! 

Pas de pouvoir

Les agents des services frontaliers n’ont d’ailleurs pas les pouvoirs d’agir face à la quarantaine. Lorsque certains voyageurs de retour leur expriment ouvertement leur intention de NE PAS respecter la quarantaine, eh bien... il ne se passe rien. Les récalcitrants repartent heureux.

Les tests de COVID au retour de voyage auraient dû être imposés depuis des mois. Finalement, ils seront imposés à compter du 7 janvier... lorsque la quasi-totalité des voyageurs du temps des Fêtes sera revenue.

Que dire des règles dans les avions ? On nous disait que les normes sanitaires y étaient strictes. Un siège sur deux. Port du masque obligatoire. Les récits des voyageurs nous démontrent que c’est bien inégal. Dans certains cas, l’avion est complètement bondé, et au nom du besoin de boire une gorgée d’eau, des voyageurs ne portent même pas le masque.

La cerise sur le sundae, c’est que le programme fédéral de compensation prévoyait leur offrir 1000 $ à ces voyageurs. Quel message ! 

Reportons-nous en novembre. Une personne qui décidait d’acheter un forfait voyage pour le Sud aurait dû avoir un portrait complet et clair. La quarantaine de 14 jours est béton et surveillée. Vous passerez un test avant de revenir : si c’est positif, vous devrez rester 14 jours supplémentaires à vos frais dans le pays visité.

Les règles sont faibles, sans mécanismes rigoureux pour les faire appliquer. 

Au total, les retours de voyage ne constitueront pas un apport gigantesque au nombre de cas de COVID très élevé. Mais ces cas supplémentaires sont vraiment de trop, le résultat d’un risque inutile. Le risque est encore plus grand alors qu’un variant du virus circule.

Le message

C’est surtout le message à la société qui est horriblement contradictoire.

Si vous habitez Longueuil et que votre famille est à Saint-Hyacinthe, vous n’avez pas le droit d’aller la visiter. Si votre famille est en France, au Maroc ou au Mexique, vous avez le droit.

Vous n’avez pas le droit d’aller au restaurant de votre quartier, même avec le respect de toutes les mesures. Mais vous avez le droit d’aller dans le buffet du tout-inclus trois fois par jour malgré de faibles précautions.

Trop choquant.

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