Mathieu Bock-Côté Mardi, 7 janvier 2020 05:00 - Depuis un temps, on a perdu l’habitude de commenter les attentats islamistes.
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Peut-être parce qu’ils sont moins spectaculaires qu’il y a cinq ans. Nous avons tous en tête les massacres de 2015, contre Charlie Hebdo et le Bataclan.
Pourtant, ils n’ont pas cessé. On l’a constaté le 3 janvier à Villejuif, en France, où un homme converti à l’islam a poignardé de nombreux passants au cri d’Allahu Akbar. Il a fait un mort et deux blessés.
Villejuif
Mais une étrange pudeur domine le discours politico-médiatique. Plutôt que de parler d’un attentat islamiste, on préfère euphémiser et disserter sur un geste causé par un déséquilibré. En d’autres mots, nous ne serions pas devant un acte politique, motivé par le fanatisme religieux, mais devant un drame psychiatrique.
Même Emmanuel Macron, fidèle héritier en cela de François Hollande, s’est réfugié dans un discours tiède.
Les faits sont pourtant troublants. Le djihadiste de Villejuif a d’abord voulu poignarder un homme, qui a sauvé sa peau en disant qu’il était musulman. Il a dû en faire la preuve en récitant une prière en arabe. Le message est clair : soumettez-vous ou crevez.
D’ailleurs, il vaut la peine de le préciser, quelques jours plus tard, on a arrêté une femme en niqab armée d’un couteau à Paris.
On veut bien croire qu’il faut être troublé pour vouloir égorger au hasard les passants parce qu’ils sont des mécréants. Il n’en demeure pas moins que l’islamisme pousse au terrorisme et excite les passions meurtrières.
Guerre
La psychiatrisation du terrorisme est une forme d’aveuglement. Comme si nous ne parvenions pas à prendre au sérieux la volonté des islamistes de semer la terreur pour nous dominer.
Pour l’islamisme terroriste, les attentats à répétition participent à une guerre plus vaste contre notre civilisation. Ce n’est pas en faisant semblant qu’elle n’a pas lieu que nous pourrons nous défendre.