Mathieu Bock-Côté Mardi, 13 octobre 2020 05:00 - Il y a quelques jours, Lucien Bouchard publiait dans Le Devoir
une lettre pour dénoncer à la suite de plusieurs historiens le nouveau cours d’histoire au niveau collégial.
https://www.journaldemontreal.com/2020/10/13/lecole-quebecoise-contre-lhistoire-occidentale
Ce dernier amputera l’histoire de la civilisation occidentale de ses origines. En gros, le Moyen-Âge et l’Antiquité seront rayés de la carte mentale des étudiants au profit d’une histoire dite « mondiale ».
C’est évidemment au nom de « l’ouverture sur le monde » qu’on fait ce sale coup à la jeune génération. Mieux encore : au nom de l’ouverture à l’autre, il faudrait se détourner de soi. Ne nous faisons pas d’illusions : derrière les justifications laborieuses de cette décision, on trouve la même guerre idéologique contre la civilisation occidentale.
Civilisation
Pointons deux failles.
La première : on ne peut tout simplement pas comprendre un monde si on ignore ses origines. La Grèce antique, l’histoire romaine et le Moyen-Âge ne sont pas des détails de l’histoire humaine.
La seconde : c’est à partir de son ancrage civilisationnel qu’un homme aborde la planète. S’il se croit immédiatement citoyen du monde, il se condamne au déracinement.
Car la bataille pour l’histoire est non seulement une bataille pour la vérité, mais une bataille pour l’âme des peuples.
Voyons plus largement. La dégradation de la conscience historique, qui ne date pas d’hier, n’est pas sans lien avec le fait que la nouvelle génération s’imagine que l’Occident n’est qu’un empilage de systèmes discriminatoires et de phobies à maudire au nom d’une grande croisade contre soi-même.
Et c’est ainsi qu’une civilisation brillante, d’une grandeur indéniable malgré ses imperfections et sa part sombre, est invitée à s’autodétruire symboliquement, jusqu’à perdre le souvenir de ses fondations.
Politique
La classe politique comprend-elle que l’éducation est confisquée par une mouvance de pédagogues-idéologues qui instrumentalisent l’Histoire pour la soumettre à ses obsessions idéologiques ?
Qu’attendent les hommes et les femmes politiques pour dénoncer ce programme absurde ?