Mathieu Bock-Côté Mardi, 20 octobre 2020 05:00 - Il y a quelques jours, à la suite d’un article paru dans La Presse racontant un cas de censure époustouflant à l’Université d’Ottawa,
https://www.journaldemontreal.com/2020/10/20/jacques-fremont-contre-la-liberte-dexpression
on en a trouvé plusieurs pour s’étonner de la régression de la liberté d’expression en milieu universitaire.
Je ne peux m’empêcher de leur demander comment ils ont pu attendre octobre 2020 pour découvrir cette réalité.
Ottawa
Surtout, cette censure s’est institutionnalisée depuis longtemps. Elle s’appuie sur la lâcheté de l’administration universitaire. Ou plutôt, sur sa complicité active. On le voit avec la réaction de Jacques Frémont, le recteur de l’Université d’Ottawa.
L’homme dirigeait autrefois la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, un organisme très mal nommé qui a lutté ouvertement sous sa direction contre la liberté d’expression, en militant pour le projet de loi 59, qui voulait pénaliser la critique des religions.
Manifestement, il demeure fidèle à sa tentation liberticide et justifie la censure au nom de la lutte contre le « racisme systémique ». Surprise !
Dans un texte qu’il a fait paraître hier, il explique que « parmi les problèmes dénoncés, on trouve les agressions et microagressions dont sont régulièrement victimes des membres noirs ou racisés de notre communauté. Ce qui peut sembler banal pour un membre de la communauté majoritaire peut être perçu par plusieurs membres de la minorité comme étant profondément offensant. Les membres des groupes dominants n’ont tout simplement pas la légitimité pour décider ce qui constitue une microagression ».
Susceptibles
Résumons : ceux qui prétendent parler au nom des minorités décideront des frontières de l’acceptable et de l’inacceptable. Ils imposeront à tous leur définition du blasphème. Ils imposeront leurs tabous. Et les hypersusceptibles pourront crier à la microagression dès qu’ils seront contrariés. Et que la « majorité » se taise. Elle n’a pas son mot à dire. Elle n’a pas la légitimité.
Les autres professeurs sont mis en garde. Ils sont désormais sous surveillance idéologique.
Elle est belle, la lutte au racisme systémique !