Richard Mardtineau: Monsieur Legault, merci pour votre déclaration de vendredi dernier concernant l’odieux débat en anglais.
Comme vous l’avez dit, c’est la mission première d’un premier ministre québécois de défendre la nation québécoise lorsqu’elle est attaquée, et vous l’avez formidablement fait.
Donc, chapeau.
RACISME SYSTÉMIQUE ANTI-QUÉBÉCOIS
Maintenant, une fois que cela est dit...
Ce n’est pas la première fois que le peuple québécois est attaqué de cette façon
En fait, ces derniers temps, on pourrait dire que le Québec bashing est devenu un sport national au Canada.
Pas une semaine sans qu’un professeur, une chroniqueuse, un militant, un politicien ou une journaliste du Canada anglais ne traite les Québécois de racistes et d’intolérants.
Les détesteurs du Québec ne se gênent même plus. Ils nous méprisent en plein jour, profitant de toutes les tribunes qui se présentent à eux – même un débat national ! – pour nous cracher au visage.
La fameuse question posée par Mme Kurl lors du débat de jeudi a été approuvée par un comité formé de journalistes de la CBC, de CTV, de Global et de la chaîne autochtone APTN.
Comme l’a écrit Bernard Drainville sur son compte Twitter, « pour la classe journalistique du Canada anglais, c’est devenu normal et éthique d’afficher ses préjugés anti-Québec ».
L’insulte ignoble lancée à l’endroit du peuple québécois par la « modératrice » du débat n’était pas un « lapsus », un « accident ».
Elle était réfléchie, pesée.Choisie.
Dans le but de lancer un message clair à l’ensemble du pays, à savoir que le gouvernement élu démocratiquement par les Québécois est raciste, xénophobe et intolérant.
Pour reprendre une formule à la mode, on a affaire ici à une manifestation de « racisme anti-Québécois systémique ».
Quand allez-vous dénoncer ce racisme systémique, monsieur Legault ?
PAROLES, PAROLES
Combien de fois devrons-nous être insultés de la sorte pour que vous en tiriez les conclusions qui s’imposent – à savoir que nous n’avons plus notre place dans ce pays ?
C’est bien beau, dénoncer ces insultes. Mais un moment donné, il faut agir !
Pas seulement nous indigner à répétition !
Il y a quelque chose de pitoyable dans le fait de voir le gouvernement du Québec cogner à la porte d’un pays qui ne cesse de nous cracher au visage.
Le fait français a si peu d’importance pour le Canada que Justin Trudeau n’a pas hésité une seule seconde à nommer une gouverneure générale qui ne parle pas notre langue !
Il me semble que le message est clair, non ?
Le ministre Dubé a dit l’autre jour que nous devrons nous habituer à vivre avec la COVID. Devrons-nous aussi nous habituer à vivre avec des gens qui ne cessent de nous insulter ?
Nous sommes ici face à une incompatibilité profonde entre deux systèmes de valeurs.
Notre vision du vivre-ensemble ne sera jamais acceptée par le Canada et les Canadiens, quel que soit le PM élu le 20 septembre prochain.
DEBOUT
C’est bien beau, monsieur Legault, de reprendre la formule que Robert Bourassa a utilisée au lendemain de la mort de Meech : « Le Québec est libre, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse ».
Reste qu’un moment donné, il faut cesser d’encaisser et de tendre l’autre joue, et commencer à se tenir debout.