Richard Martineau Mercredi, 20 novembre 2019 05:00 Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine...
https://www.journaldemontreal.com/2019/11/20/trudeau-vert-quelle-farce
Je suis sûr que le cofondateur d’Équiterre, qui a consacré sa vie à la protection de l’environnement, est en liesse.
« Depuis le temps que j’en parle, je vais enfin réaliser mon rêve : distribuer des drapeaux canadiens aux quatre coins du pays et négocier avec Netflix. Yé ! Je suis tellement content d’avoir fait le saut en politique, vous ne pouvez même pas imaginer... »
PATROUILLE DU COSMOS
Vous me direz que rien n’est sûr lorsqu’on se lance en politique.
Ce n’est pas parce que tu es fermier que tu vas devenir ministre de l’Agriculture.
D’accord.
Mais on parle ici de Steven Guilbeault. Une star dans son milieu.
Tu dis que tu es un premier ministre vert, que ta priorité est de lutter contre les changements climatiques, tu te pètes les bretelles d’être allé chercher l’un des militants environnementaux les plus célèbres au pays...
Et tu le nommes ministre du Patrimoine ?
Me niaises-tu ?
Pourquoi pas à la tête de la Monnaie royale canadienne, tant qu’à faire ? Ou à Postes Canada, où il pourra choisir qui apparaîtra sur les timbres après le Capitaine Kirk et la tortue mouchetée ?
« Alors, Steven, quels sont tes nouveaux projets ?
– Hum, j’hésite entre un timbre à l’effigie d’Edward Asselbergs, l’inventeur de la purée de pommes de terre instantanée, ou un autre rendant hommage à Justin Bieber...
– Super ! Keep up the good work ! »
LE CRIME D’OVIDE PLOUFFE
« Oui, mais Justin Trudeau ne voulait pas se mettre l’Ouest à dos en nommant un crinqué au ministère de l’Environnement... »
Or, justement, Guilbeault est tout sauf un crinqué ! À côté de Dominic Champagne, il passe pour l’inventeur des Hummer !
Contrairement à Greta Thunberg qui rêve du jour où les centaines de milliers de personnes qui travaillent pour l’industrie pétrolière vont se retrouver sur la paille, n’ayant d’autre chose à faire de leurs journées que de regarder de passionnants documentaires sur les beaux voyages en voilier de la sainte suédoise, Guilbeault n’est pas un radical.
Il ne rêve pas d’une révolution, mais d’une évolution, d’une transition. Trop « mou » et trop « conciliant » pour les purs et durs du mouvement écologiste, il est perçu comme étant trop « radical » et trop « militant » pour la politique !
Comme disait Gabriel Arcand dans Les Plouffe : «Y’a pas de place, nulle part, pour les Steven Guilbeault du monde entier...»
UN AIMANT À VOTES
Finalement, Justin Trudeau s’est servi de Steven Guilbeault pour gagner des votes aux dernières élections.
C’est tout.
Comme un célibataire qui loue les services d’une escorte de luxe pour impressionner ses collègues au party de Noël.
« Wow, t’as vu le militant vert aux côtés de Justin ? Moi, le 21 octobre, je vote PLC, c’est sûr ! »
Je croyais que Steven Guilbeault serait le prochain Nicolas Hulot.
Figure de proue du mouvement écologiste en France, Hulot s’est joint au gouvernement Macron en tant que ministre de la Transition écologique, pour claquer la porte quelques mois plus tard en disant qu’il était tanné de faire la potiche...
Or, c’est pire.
Guilbeault n’a même pas été nommé ministre de l’Environnement !
Vous me direz que ministre du Patrimoine, ce n’est pas rien...
Vous pensez vraiment que Guilbeault a parcouru tout ce chemin pendant toutes ces années pour se retrouver là ?