Richard Martineau Dimanche, 25 octobre 2020 05:00 ; Ainsi, moins de 24 heures après que la vice-première ministre, le maire de Québec et le maire de Lévis se furent adressés à la population
https://www.journaldemontreal.com/2020/10/25/la-triste-verite
pour dire que la situation dans les hôpitaux de Québec approchait du point de rupture, des protestataires se sont donné rendez-vous dans le stationnement des Galeries de la Capitale pour manifester contre « les mensonges du gouvernement ».
« Il n’y en a pas de virus, il n’y en a jamais eu. Il n’y a même pas eu de première vague », a lancé à l’un de nos journalistes un septuagénaire portant une casquette à l’effigie de Donald Trump.
« Ce n’est pas une pandémie, c’est une grippe », a ajouté un autre manifestant.
Ni du cul ni de la tête
Je suis sûr qu’au moment où vous lisez ces lignes, il y a autant d’experts qui tentent de comprendre pourquoi tant de gens se méfient des autorités que de spécialistes qui essaient de trouver un vaccin.
Chacun y va de sa petite théorie.
C’est à cause des messages contradictoires lancés par les gouvernements. Du manque de consensus dans la communauté scientifique.
De la complaisance dont a fait preuve l’OMS envers la Chine. Des « fake news » qui circulent dans les médias sociaux.
Des radios populistes.
Du climat d’angoisse généralisé.
« Parce que c’est dans l’ADN de l’être humain de se fier à son instinct plutôt que de réfléchir. L’homme des cavernes n’aurait pas survécu s’il avait tenté d’analyser froidement la situation dès qu’un danger se présentait », de dire un psychologue de l’Université de Fribourg, en Suisse.
La réalité est plus plate.
S’il y a autant de gens qui ne croient pas qu’une pandémie nous menace, c’est parce qu’il y a beaucoup d’individus qui sont fondamentalement, essentiellement et profondément caves.
Vous avez beau leur montrer tous les chiffres et leur faire entendre des centaines de témoignages d’infirmières débordées, de préposés au bout du rouleau ou de gens en bonne santé qui ont attrapé le virus et ont cru en mourir, rien n’y fait.
Ces « résistants » ne comprennent ni du cul ni de la tête.
Il n’y a strictement rien à faire avec eux.
C’est comme la culture.
Tu as beau construire de magnifiques maisons de la culture aux quatre coins du Québec présentant chaque semaine des films, des conférences et des concerts gratuits, il y a toujours des gens qui vont préférer rester chez eux et regarder des niaiseries.
L’internationale des cons
On sous-estime la force de l’ignorance et de l’imbécillité.
Les scientifiques doutent toujours. Ils se posent toujours des questions, se demandent toujours si leurs théories sont bonnes, solides, fondées.
Alors que le cave, lui, ne doute jamais.
Il est solide comme un roc.
Comme disait le scénariste Michel Audiard : « Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche. »
Et : « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. »
Avant, l’ignare avait honte et gardait le silence.
Maintenant, l’ignorant est fier et brandit sa connerie comme une médaille.
Plus il est con, plus il est confiant et plus il fonce !
Il y a maintenant une confrérie des cons, des assemblées, une Internationale !
Que peuvent faire les gens de science, toujours enclins à tout remettre en question, contre ces chevaliers de la bêtise ?