Le tissu social commence à s'effriter... - Richard Martineau

Richard Martineau Samedi, 22 janvier 2022 05:00 - Quand je lis les courriels hyper violents que mes collègues et moi recevons, quand je vois toute cette haine qui bout, je me dis que ça ne prend pas grand-chose pour qu’une société bascule dans l’anarchie.

https://www.journaldemontreal.com/2022/01/22/le-tissu-social-commence-a-seffriter

Il suffit bien souvent d’une petite étincelle pour que tout explose.

LE BAL DES ZOMBIES

Pas étonnant que les films de zombies soient si populaires depuis quelques années. 

Ces films – et ces séries – racontent tous la même histoire : comment une société que l’on a toujours crue calme, polie et régulée sombre soudainement dans l’anarchie. 

Un jour, vous habitez un petit village idyllique, avec des facteurs qui s’enquièrent de la santé de vos proches et des pompiers qui vous envoient la main du haut de leur camion. 

Et le lendemain, c’est le règne du chacun pour soi. Des voisins qui jusqu’alors s’invitaient régulièrement à souper et se rendaient mutuellement service se pourchassent dans les rues, une machette à la main.  

On pense que le civisme, le respect et la solidarité sont des valeurs fondamentales chevillées au cœur même de nos sociétés, que la cohésion sociale est indestructible. 

Or, il n’en est rien.

Tout cela est fragile. 

Il suffit bien souvent d’un événement, un seul, pour que tout ce vernis craque.

Prenez la France sous l’Occupation. Des gens qui avaient toujours vécu dans la plus parfaite harmonie se sont mis à envoyer des lettres anonymes aux autorités pour dénoncer leurs voisins, leurs confrères, leurs parents !

On estime qu’entre 1940 et 1944, près de cinq millions de lettres anonymes ont été envoyées aux nazis !

C’était comme une maladie. Les administrateurs du gouvernement collaborateur de Vichy recevaient tellement de lettres qu’ils ne pouvaient pas toutes les ouvrir ! 

Et regardez nos voisins du sud. Les États-Unis n’ont jamais été aussi désunis depuis la Guerre civile, on a même assisté à une tentative de coup d’État il y a un an ! 

LA PAGAILLE

Dans son roman High-Rise, sorti en 1975, l’auteur britannique J. G. Ballard racontait comment les habitants d’une tour d’habitation luxueuse sombraient dans la barbarie après une panne d’électricité. 

« Cette histoire est tirée par les cheveux », ont écrit certains critiques.

Or, deux ans plus tard, une panne d’électricité majeure plongeait New York dans le noir. Résultat : 3700 personnes arrêtées, 1616 boutiques saccagées, 550 policiers blessés et 1037 incendies ! 

Je suis sûr que si on enlevait les policiers dans les rues, ça ne prendrait pas trois jours pour que la pagaille s’installe. Même ici, au Québec. 

Voilà pourquoi je prends les courriels de haine que les journalistes et les politiciens reçoivent depuis quelques mois très au sérieux. 

Pour moi, ce phénomène est loin d’être anecdotique.

Il en dit long sur le sentiment de colère qui fermente dans certaines couches de la population.

Il suffirait que la situation actuelle perdure encore quelques mois pour que le tissu social commence à se déchirer. 

Déjà, ça s’effrite. Selon un sondage, le tiers des Canadiens foutraient les non-vaccinés en prison ! Et je suis convaincu qu’autant d’antivax feraient de même avec les provaccins !

Il est temps que cette foutue pandémie meure de sa belle mort. 

Car je ne donne pas cher de notre démocratie...

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