Denise Bombardier Jeudi, 30 janvier 2020 05:00 - Elle est la révélation de l’hiver où nous sommes déjà dérangés par les fluctuations météorologiques.
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Ses tweets de mardi dernier, la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) les a voulus sarcastiques.
Or la plupart des gens ont grimpé dans les rideaux. Le problème est que madame Bouchard se sent obligée de qualifier ses propos de sarcastiques, c’est-à-dire teintés d’une ironie méchante et moqueuse, car l’opinion publique ne les a pas compris ainsi.
En y pensant bien, c’est Gabrielle Bouchard qui a raison. Les humoristes québécois ne concurrenceront jamais une personne avec un tel talent. Rien n’est plus drôle, rien ne déclenche un rire aussi contagieux que de souhaiter « l’interdiction et l’abolition des relations de couple hétérosexuel [qui] sont vraiment violentes ».
Laisserait-elle entendre que les relations sexuelles entre deux hommes homosexuels sont caractérisées par des gestes de douceur, de tendresse et d’émotion à fleur de peau ? Il faut avoir un sacré sens de l’humour pour comprendre cela.
Humour
Madame Gabrielle Bouchard nous a habitués dans le passé à des pointes d’humour irrésistibles. En juin dernier, elle écrivait sur les réseaux sociaux qui raffolent d’elle : « On devrait discuter de la vasectomie obligatoire à 18 ans ». Imaginez un peu : fini les lamentations historiques qui empoisonnent la vie politique. En rendant infertiles tous les hommes québécois, on noie à tout jamais la majorité québécoise dans le grand tout multiculturel canadien. Adieu le PQ, adieu le Bloc québécois !
Madame Gabrielle Bouchard, du temps où elle était coordonnatrice du Centre de lutte contre l’oppression des genres, avait témoigné devant la commission parlementaire de l’Assemblée nationale en avril 2015 sur le changement de noms. À cette occasion, elle avait souhaité la déconstruction des concepts de maternité et de mère. Devant des ministres et des députés au souffle coupé et dont le malaise était évident, elle avait déclaré que les termes allaient disparaître, puisque « des hommes avec de la barbe et une grosse voix accoucheraient à l’avenir ».
Incontournable
Gabrielle Bouchard, qui use du tremplin de la FFQ où elle a été élue par acclamation, précisons-le, car aucune femme n’avait osé affronter une candidate aussi « sarcastique », est devenue incontournable sur la scène médiatique. La rectitude politique, qui paralyse désormais les humoristes québécois, n’est pas sa tasse de thé. Elle pratique l’outrance sans remords, quitte à s’excuser avec les jolies formules inventées par elle. Mardi, elle déclarait : « On doit tourner ses pouces sept fois avant de tweeter ». C’est à donner envie de l’ovationner.
Dans deux semaines, la FFQ organise un colloque sur la discrimination, mais dont des femmes blanches sont exclues. Sans doute que madame Bouchard avec son humour, dont on n’ose dire la couleur, saura nous convaincre au matin de l’événement qu’elle est devenue trans-racisée pendant la nuit. De cette manière, elle pourra assister elle-même aux discussions.
À l’avenir, peut-être trouvera-t-on madame Bouchard en première partie du spectacle de Mike Ward. Cette paire ferait un malheur. À vrai dire, si le ridicule tuait, Gabrielle Bouchard serait en phase terminale.