Emmanuelle Latraverse - Je croyais que les ordres professionnels au Québec servaient avant tout à la protection du public. C’est écrit noir sur blanc dans le Code des professions.
On aurait cru ainsi qu’ils répondraient présents à la vaccination obligatoire des médecins, infirmières, auxiliaires, inhalothérapeutes.
Mais non. Ils ont brillé par leur silence.
Il aura fallu que le ministre Christian Dubé leur torde le bras pour qu’ils agissent et envisagent finalement de suspendre le permis d’exercice de leurs membres non vaccinés.
C’est déplorable.
Éthique
Mis au pied du mur, ils plaident avoir dû attendre les détails du décret, les confirmations du ministère de la Santé.
En pleine quatrième vague, la vaccination du personnel de la santé n’est pas une affaire de décret, c’est une affaire d’éthique !
Heureusement, le Collège des médecins l’a compris le mois dernier, en avertissant quelque 450 médecins qu’ils risquaient carrément leur droit d’exercice.
Peut-être serait-il temps que les autres ordres professionnels relisent leurs codes de déontologie respectifs.
« L’infirmière ou l’infirmier ne peut poser un acte ou avoir un comportement qui va à l’encontre de ce qui est généralement admis dans l’exercice de la profession ou qui est susceptible de dévaloriser l’image de la profession. »
À quelle école est allé un infirmier qui s’imagine qu’un masque et des tests de dépistage offrent la même protection qu’un vaccin ?
« L’inhalothérapeute doit subordonner ses intérêts personnels... à ceux de son client. »
« L’infirmière ou l’infirmier doit agir avec respect envers le client. » Quel respect affiche un infirmier qui met volontairement à risque ses patients ?
Mon préféré : « L’inhalothérapeute doit de plus chercher constamment à améliorer ses attitudes et, au besoin, les corriger. » Faut croire que plus de 6 milliards de doses administrées dans le monde, ça ne suffit pas pour les convaincre.