Geneviève Pettersen Vendredi, 26 juin 2020 05:00 - Les festivités de la Saint-Jean m’ont laissée dubitative cette année. Et ce n’est pas parce que le drapeau fleurdelisé brillait par son absence.
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Même si j’aurais aimé le voir battre au vent, force est d’admettre que ma déception est plus profonde que cette « erreur » du MNQ.
J’ai mal à mon pays
J’aurais souhaité que ce que l’on traverse comme peuple nous réveille collectivement. J’aurais souhaité que cette crise sans précédent nous unisse au lieu de nous diviser. Mais je constate qu’il n’en est rien.
Les nationaleux sont en train de tuer la lutte pour l’indépendance en refusant d’arriver au 21e siècle. Il n’y a qu’à les voir louanger une époque depuis longtemps révolue en brandissant une vision de la société québécoise complètement dépassée ou l’Autre n’est pas le bienvenu.
On a perdu l’essence même de ce qui motivait la lutte des patriotes, empreinte de liberté, au profit d’une nostalgie de ce que serait l’identité canadienne-française idéale.
Mon nationalisme se meurt
C’est quand même très ironique de constater à quel point on s’est éloigné de cette quête révolutionnaire qui avait pour but de se libérer de l’oppression afin d’embrasser une idéologie selon laquelle il n’y a qu’une seule bonne manière d’être québécois.
Lentement, l’opprimé est devenu l’oppresseur, le colonisé est devenu le colonisateur. On fait la promotion d’une unicité blanche et francophone et on balaie du revers de la main tout ce qui ne correspond pas à cette version fantasmée d’un Québec libre. Mais libre de quoi ?
Comment penser l’indépendance dans un tel contexte ? Comment arriver à faire de notre province un pays en excluant la différence et tout ce qui dépasse ?
Nous ne sommes pas en train de perdre notre identité à force de plier les genoux. Mais nous glissons lentement vers une « dictature » identitaire qui n’amènera rien de bon. Vraiment, c’est ça qu’on veut ? Reculer au lieu d’avancer ?