Geneviève Pettersen Vendredi, 10 décembre 2021 05:00 - Si les directions d’école ont le pouvoir de passer à l’action quand l’intégrité physique ou psychologique
https://www.journaldemontreal.com/2021/12/10/lecole-et-les-reseaux-sociaux
des élèves est mise à mal à l’intérieur des murs ou sur le terrain de leurs établissements, c’est loin d’être aussi simple en ce qui concerne ce qui se passe sur les médias sociaux.
En ligne, c’est la jungle
On ne se cachera pas la tête dans le sable, même si l’âge minimum pour ouvrir un compte sur Facebook, Instagram ou TikTok est 13 ans, bon nombre d’enfants s’y retrouvent quand même. Et ce n’est pas la faute des parents. Même les plus vigilants s’en font parfois passer des petites vites, car la technologie avance à une vitesse folle et il est quasiment impossible de TOUT savoir des activités de nos enfants en ligne.
Des parents et des directions d’école ne savent plus où donner de la tête et sont dépassés par les contenus qui sont créés sur ces plateformes par des jeunes qui mesurent mal les conséquences de ce qu’ils publient en ligne.
Ainsi, dans certaines écoles, on se retrouve avec des pages publiées dans le seul but d’intimider des profs ou des élèves. Bien entendu, quand on cible clairement des individus ou qu’il y a des menaces claires, les écoles peuvent faire appel à la police. Mais souvent, les intimidateurs restent vagues et on ne peut pas faire grand-chose.
L’hypocrisie d’Instagram
Que disent les géants du web quand des parents ou des écoles, inquiets, les contactent ou signalent ces contenus ? Habituellement, c’est silence radio. Et, quand on nous fait la grâce d’une réponse (en anglais), on dit que les contenus signalés ne contreviennent pas aux standards de la communauté.
Ironiquement, alors que plusieurs études confirment que Facebook et Instagram ont des effets négatifs sur le rapport au corps et l’estime de soi, le président d’Instagram a passé la semaine à pavaner devant le Sénat américain. « Instagram peut aider les jeunes. » C’est ce qu’il a dit.
Ironique, quand même. Je me demande si, après avoir « aidé » les jeunes, Instagram va répondre aux doléances des directions d’école et des parents.