Silence, on meurt - Geneviève Pettersen

Geneviève Pettersen Vendredi, 6 mars 2020 05:00 - Jaël Cantin, Annie Koneak, Marylène Levesque, Océane Boyer.

Voici les noms des femmes et des filles assassinées violemment par des hommes depuis le début de l’année 2020. 

https://www.journaldemontreal.com/2020/03/06/silence-on-meurt

Le décès d’une quinquagénaire en janvier, retrouvée morte avec son conjoint à leur domicile de Gatineau, est passée sous silence. Comme trop souvent. La thèse du meurtre suivi du suicide de celui avec qui la femme partageait sa vie a été retenue par les autorités. Mais cet assassinat demeurera à jamais anonyme. On ne nommera jamais ce fait divers pour ce qu’il est, un meurtre conjugal. Un autre. 

C’est l’hécatombe 

Dix. C’est le nombre moyen de Québécoises qui périssent chaque année aux mains de leur conjoint ou de leur ex-conjoint. Et là, je ne parle pas des tentatives de meurtre, des coups, de la violence verbale, psychologique et économique que doivent subir, en courbant l’échine et en se la fermant, des milliers de Québécoises. Silence. 

On apprenait récemment que l’endroit le plus dangereux pour une femme était sa propre maison. Parce que oui, la majorité des femmes assassinées au pays le sont par un proche, souvent des suites d’une rupture amoureuse. 

Une. Une femme est tuée par son conjoint tous les 7 jours au Canada. Ça ne se passe pas au Yémen. Ça ne se passe pas dans une société où les femmes ne sont pas les égales, aux yeux de la loi, de leurs congénères masculins. Ça se passe ici, chez nous. 

Leur seul crime, c’est d’être une femme 

Oui, dans le plus meilleur pays du monde, des femmes tuées parce que, justement, elles sont des femmes. Et ces femmes-là ont des noms. Elles sont nos mères, nos sœurs, nos amies. Elles s’appelaient Chloé Labrie, Josiane Arguin, Chloé Bellehumeur-Lemay, Nathalie Blais, Laurie-Anne Grenier, Christine St-Onge, Linda Lalonde, Dahia Khellaf, Daphné Huard-Boudreault et Véronique Barbe. Et elles pourraient s’appeler encore longtemps. Parce que la liste de leurs noms peut être déroulée à l’infini. 

Pour elles, il est trop tard. Mais pour les autres, qui viendront forcément, il est encore temps d’agir. Qu’est-ce qu’on attend pour leur sauver la vie ? 

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