Ici comme ailleurs, le variant Omicron se répand comme une traînée de poudre. Pendant qu’on focalise sur les fêtes de Noël, la pandémie ne nous fera pas de cadeau.
Or, après avoir été accusés d’« infantiliser » les Québécois par leurs directives sanitaires, les derniers messages du gouvernement Legault et du patron de la Santé publique, Horacio Arruda, ont pris des airs inquiétants de « débrouillez-vous » avec la vague Omicron.
« Gérez votre risque », disent-ils. C’est pourtant le pire moment pour invoquer le « système D ». Le système D, ce sont ces longues files d’attente devant les centres de dépistage qui, comme je l’écrivais la semaine dernière, sont dignes de l’ex-Union soviétique.
Réalise-t-on en effet que pour de nombreuses personnes handicapées ou âgées, il leur est physiquement impossible d’attendre debout dehors, en plein hiver, pendant des heures ? On fait quoi pour tout ce beau monde ?
L’heure du changement
C’est aussi le manque de tests rapides pour la maison. Limités par mois à cinq par personne, en obtenir est un parcours du combattant. D’où le lucratif marché noir de revente pullulant sur le web.
Le système D, c’est le retard du Québec pour la troisième dose de vaccin. C’est d’essayer de s’y retrouver dans les messages flous du Dr Arruda, voire, selon plusieurs experts, parfois douteux sur le plan scientifique.
Et ce, tant sur les masques N95 que sur le « quand » utiliser les tests rapides ou la reconnaissance des aérosols comme moyen dominant de propagation de la Covid-19 qui, ici, tarde encore.
La confiance des Québécois en leur premier ministre demeure intacte. Pour tenir le coup, ils ont toutefois besoin de directives plus claires et mieux dictées par la science. Redresser ce gouvernail est essentiel.
Le Québec est une nation, mais il n’est pas une île. La pandémie est mondiale. La connaissance scientifique, évolutive, ne s’arrête pas aux rives du Saint-Laurent ni aux avis de l’INSPQ ou du Dr Arruda.
Parce que François Legault se repose en partie sur la Santé publique pour des décisions cruciales, l’heure de nommer une nouvelle personne à sa tête ne sonne-t-elle pas aussi de plus en plus fort ?