Josée Legault - À l’aube déjà de notre deuxième Noël covidien, les arcs-en-ciel sont en rupture de stock. « Ça va bien aller », qu’on se disait un peu trop naïvement...
À la recherche depuis de la fameuse lumière au bout du tunnel, on ne s’était jamais douté qu’elle serait celle des phares d’un camion roulant à répétition tout droit sur nous...
Alors, cette fichue lumière, elle est où ? Peut-être se trouve-t-elle cachée dans ces étoiles qui nous aident à tenir le coup, malgré tout.
Tout d’abord, chez nos élus. À l’Assemblée nationale, plusieurs ont su briller au travers du brouillard covidien. Cette courte liste sera donc non exhaustive.
Marwha Rizqy (PLQ), porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation. Esprit brillant, dès qu’elle s’exprime, l’impression est d’entendre celle qui devrait être la vraie ministre de l’Éducation au Québec.
Véronique Hivon (PQ), porte-parole du 3e groupe d’opposition sur moult dossiers. Parlementaire aguerrie et humaniste véritable, elle est l’ultime porteuse de ces trop rares projets transpartisans, dont les soins de fin de vie et le tribunal spécialisé en matière de violences sexuelles et conjugales.
Simon Jolin-Barrette (CAQ), ministre de la Justice. En pleine recrudescence des violences contre les femmes, l’omni-ministre aura compris à son tour l’urgence réelle de créer un tel tribunal.
Christian Dubé, ministre de la Santé. Les retards pour la 3e dose de vaccin et les dépistages sont inquiétants. Il a néanmoins su ramener l’espoir d’un redressement éventuel des mastodontes détraqués que sont le MSSS et les mégas CIUSSS hérités de l’ère Barrette.
Marguerite Blais, ministre des Aìnés et des Proches aidants. Son travail acharné et discret en vue d’une loi et d’un plan d’action pour les proches aidants est à saluer.
Les chefs de parti – François Legault, Dominique Anglade, Gabriel Nadeau-Dubois et Paul St-Pierre Plamondon. Happés par la pandémie depuis presque deux ans, ils naviguent parfois bien et parfois mal, mais ils ne lâchent pas leurs concitoyens.
Puis, il y a la vie loin des murs du parlement. Mes étoiles 2021 :
Me Géhane Kamel. Loin des faux-fuyants habituels, la coroner a levé le voile sur les circonstances inexcusables de la mort de Mme Joyce Echaquan, une jeune mère atikamekw, décédée dans un hôpital sous des insultes racistes. On attend maintenant le rapport de son enquête sur 6 CHSLD, parmi de nombreux autres, où des milliers de femmes et hommes d’ici sont morts au printemps 2020 dans des conditions abominables.
Ces soignants qui, épuisés – médecins, infirmières, préposés, etc. –, ont également fait leur devoir moral et social de se faire vacciner contre la COVID
Les experts qui, immunologues, chercheurs, etc., nous éclairent souvent mieux que le grand patron de la Santé publique québécoise.
Les proches aidants et aidantes. Au bout de leur rouleau, c’est au prix de leur propre santé mentale, physique et financière, qu’ils continuent de prendre soin de leurs êtres chers en pleine pandémie.
Les commerçants, épiciers, restaurateurs et employés. Résilients, ils tiennent leurs forts pour nous dans des conditions parfois inimaginables.
Les pharmaciens et pharmaciennes. Leurs conseils et leur présence rassurante nous sont devenus précieux.
Les artistes, dont on exige qu’ils se « réinventent » ou ferment carrément boutique le temps d’une énième vague.
Dans les organismes communautaires, une armée de femmes et d’hommes dévoués font des miracles tous les jours avec presque rien.
Les journalistes. Eh oui, nous. Tout en subissant la pandémie comme tout le monde, nous l’analysons aussi sous toutes ses coutures.
Finalement, et non les moindres, la famille (grande ou petite), les amis et voisins qui, malgré leur propre fatigue, sont là pour leurs prochains moins choyés qu’eux.