Josée Legault - Dix-neuf très longs mois déjà que nous sommes en pandémie. Parce qu’elle est mondiale, nous voilà encore loin de sa date de péremption.
À preuve, l’apparition de variants hyper contagieux de la COVID-19.
L’espoir de tenir le coup existe pourtant. Combinée aux mesures sanitaires connues, dont le masque, l’espoir réside encore dans la découverte inespérée de vaccins dès la fin 2020.
Au Québec, 85 % des 12 ans et plus sont « adéquatement » vaccinés de deux doses. Il en faut plus. Ce taux prouve néanmoins que face au virus, une forte majorité de la population est dotée d’un sens marqué des responsabilités et de solidarité.
Or, on ne peut pas en dire autant des récalcitrants qui, dans le réseau de la santé et des services sociaux, refusent le vaccin. D’où, au Québec comme dans plusieurs États, l’imposition de la vaccination à l’ensemble des soignants, au public et au privé.
Date butoir : 15 octobre. Le temps pour la pédagogie est terminé. En cela, le seul reproche que l’on pourrait faire au gouvernement est de ne pas l’avoir fait plus tôt.
Inacceptable
Qu’il reste 25 000 employés du réseau de la santé à ne pas être encore « adéquatement » vaccinés, dont 13 000 sans une première dose, c’est tout simplement inacceptable.
Un tel niveau d’irresponsabilité éthique, personnelle, professionnelle et sociale est irrecevable. Ces soignants travaillent auprès de personnes vulnérables. Et ce, au cœur même du réseau le plus durement éprouvé par la pandémie depuis près de deux ans.
Force est de constater que les soignants incapables de comprendre l’urgence de se faire vacciner ne sont pas dans le bon métier.
Quant aux syndicats qui, depuis des semaines, montent au front pour défendre le soi-disant droit d’une minorité de leurs membres à refuser le vaccin, leur position est carrément antisociale.
Au lieu d’enjoindre tous leurs membres à se faire vacciner au plus vite – pour se protéger eux-mêmes, leurs collègues, patients ou résidents aînés ou handicapés dans leurs « milieux de vie » –, ils se déshonorent.
Crier au loup
Idem lorsqu’ils crient au loup en répétant qu’il y aura de multiples « bris de services » si la vaccination est imposée à leurs membres. La meilleure manière de les prévenir est de s’assurer que leurs membres soient vaccinés.
Pendant ce temps, quelques psys appellent la société à ne pas « juger » les personnes qui, sans motif médical valide, refusent de se faire vacciner contre la COVID-19. On veut bien. Sauf, désolée, pour les soignants.
Ici, le principe est limpide. Pour reprendre la formule de Marguerite Blais, ministre des Aînés et des Proches aidants, « on ne peut pas travailler avec des personnes vulnérables et ne pas être vaccinés ».
Car, dites-moi, qui diable voudrait vraiment se faire soigner par du personnel non vacciné ?
Qui, dans un CHSLD, une RPA ou une ressource intermédiaire, voudrait voir son conjoint, son parent aîné, sa sœur ou son frère adulte handicapé intellectuel ou physique, confié jour et nuit à des préposés non vaccinés ?
En pleine quatrième vague, c’est tout de même surréaliste de devoir encore l’expliquer.
Pour toutes ces raisons, le ministre de la Santé, Christian Dubé, doit tenir bon. Très franchement, la patience a assez duré.