Josée Legault Jeudi, 17 septembre 2020 05:00 - Selon un sondage Léger fait pour l’Association d’études canadiennes, 47 % seulement des francophones se disent
« inquiets » de la COVID-19. Chez les anglophones du Canada, c’est 67 %. Un fossé hallucinant de 20 points.
Même après 6 mois de pandémie – c’est en plus au Québec que le virus a frappé et tué le plus fort au pays (!) –, on en perd son latin. À 47 %, ce n’est plus tant de la fatigue, mais une inconscience telle qu’elle peut mettre en danger la santé et la vie des autres.
Que faire ? Avec raison, le premier ministre, François Legault, juge la situation « critique », mais multiplie les messages hésitants.
Parmi les vecteurs de propagation du virus, dit-il, sont les lieux privés. Même en Ontario, on observe toutefois que la contagion éclate un peu partout dans la communauté : maisons, boulot, écoles, bars, etc.
Pas simple
Les fêtes privées sont toutefois insidieuses. Le Washington Post rapporte qu’un seul mariage a contaminé 175 personnes et provoqué 7 décès ! Même une petite fête peut faire des ravages par la suite dans la communauté.
Cela dit, intervenir dans des lieux privés, « ce n’est pas simple », dit M. Legault. Très vrai. Mais « pas simple » ne veut pas dire impossible.
Il confirme d’ailleurs que des échanges ont lieu entre le Directeur des poursuites criminelles et pénales et la Sécurité publique pour « voir comment, éventuellement, on pourrait travailler ».
Bref, là encore, au nom d’une approche « étapiste », il hésite à dire clairement qu’il sévira. Idem pour les manifs antimasques. Rien n’est simple, c’est sûr. Tous les gouvernements s’arrachent les cheveux face à la deuxième vague.
Certains, dont la Colombie-Britannique et l’Ontario, imposent cependant déjà des mesures plus coercitives. Au Québec, la moitié des gens frôlant le déni face au virus, le temps court pourtant encore plus.
Si les hésitations perdurent, on risque une deuxième vague musclée. On risque aussi de démotiver l’autre moitié des Québécois qui, plus lucide devant la pandémie, se gouverne jusqu’ici en conséquence.