Josée Legault Mardi, 27 octobre 2020 05:00 - Au Québec, l’hiver est long. En pleine deuxième vague de la COVID-19, il s’annonce même menaçant. Pour la santé des Québécois et de leur système de santé, un des plus fragiles en Occident.
Bientôt, la vie renfermée reprendra ses droits. Et avec elle, le risque accru de contagion du virus. Soit par une trop grande proximité. Soit lorsque nos lieux intérieurs, de résidence ou de commerce, sont mal ventilés.
Bref, la vie entre quatre murs risque de propager la COVID-19 encore plus à travers la population. Au 8e mois d’une pandémie mondiale, l’usure émotive déjà accumulée en prendra tout autant pour son rhume.
Dans un tel contexte, le gouvernement Legault serait sage d’aborder la suite des choses avec un « plan hivernal », un vrai.
Inutile de se raconter des histoires de « défis » temporaires dans l’espoir de ralentir la course du virus. Devant la lassitude déjà visible d’une part croissante de la population, la vérité, même dure, doit se dire.
Hiver pandémique
À la mi-octobre, le premier ministre François Legault l’avait fait clairement : « On va devoir vivre avec le virus pendant encore plusieurs mois ». L’ironie est qu’il le faisait en plein « défi 28 jours »...
On ne saurait sous-estimer la grande difficulté qu’auront plusieurs Québécois à sortir indemnes de cet hiver pandémique. D’où l’importance pour les pouvoirs publics de parler franchement, données à l’appui, tout en accompagnant beaucoup mieux les Québécois jusqu’au bout, on ne sait quand, de ce sacré tunnel.
C’est pourquoi rêver de « sauver Noël » n’aide en rien. Si nous sommes nombreux à relâcher les consignes sanitaires comme si Noël était une « permission » spéciale, nous faciliterons d’autant la propagation du virus.
Cela dit, la recette magique n’existe pas. La COVID-19 frappe sur la planète. Au Québec, l’hiver y ajoute toutefois une épaisse couche d’adaptation en termes de prévention active.
Prévenir
Inutile de revenir sur la nécessité traînant depuis des mois d’établir un système fonctionnel et rapide de dépistage et traçage. Mieux accompagner les Québécois, c’est aussi débloquer des ressources en soutien psychologique. Que ce soit pour les personnes seules, jeunes ou âgées, en santé physique ou non. Quand l’hiver sévira, plusieurs en auront besoin.
Certaines activités non risquées pour la contagion devront être encouragées de manière soutenue. Pour susciter la confiance, à la Santé publique d’en faire une liste documentée.
Dans les villes, comme le rappelle Régis Labeaume, maire de Québec, éclairer nettement davantage les rues allégerait le manque déprimant de lumière naturelle en hiver.
Le déglaçage assidu des trottoirs sera carrément vital. Ces derniers hivers, les Montréalais ont souffert de longues semaines avec des trottoirs transformés en patinoires. Les cas de fractures se sont multipliés.
Il faut éviter cela à tout prix. On ne pourra pas engorger encore plus les hôpitaux. Surtout, les gens devront pouvoir sortir prendre l’air en toute sécurité. Plus que jamais, il en ira de leur santé physique et mentale.
Selon les experts, une distribution élargie du vaccin contre la grippe contribuerait aussi à limiter le chevauchement des deux virus. Or, pendant que l’Ontario s’est acheté 5 millions de doses du vaccin contre l’influenza, le Québec s’est limité à 2 millions. Cherchez l’erreur.