Ralentir la propagation: le nerf de la guerre - Josée Legault

Josée Legault Jeudi, 19 mars 2020 05:00 - Devra-t-on éventuellement ajouter d’autres « armes » de défense, même imparfaites, dans cette guerre contre la COVID-19 ?

Chose certaine, il faudra d’abord régler la pénurie de masques que j’ai encore observée cette semaine dans une pharmacie.

https://www.journaldemontreal.com/2020/03/19/ralentir-la-propagation-le-nerf-de-la-guerre

Face au coronavirus, le premier ministre François Legault fait montre d’un leadership solide et éclairant. Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, a gagné le respect de la population. Au sein du Canada, leurs consignes continuent à marquer le pas. Hier, le Dr Arruda en ajoutait une.

Le port d’un masque, dit-il, doit se limiter au personnel soignant sous protocole et aux personnes infectées par la COVID-19. Pour une personne non infectée, le masque crée un faux sentiment de sécurité. La personne risque même de se contaminer si elle touche son nez ou ses yeux. L’important, répète-t-il, est le lavage régulier des mains et autres consignes connues. 

La logique est implacable. Un questionnement subsiste néanmoins sur la propagation du virus par expulsion de gouttelettes respiratoires. Incluant par des personnes infectées, mais l’ignorant parce qu’elles sont asymptomatiques, et qui, par conséquent, ne portent pas de masque. D’où la question. Si la contagion communautaire commence à s’étendre, le port du masque dans les lieux publics par des personnes, non infectées ou asymptomatiques, pourrait-il alors contribuer à ralentir la propagation du virus, même minimalement ?

Même logique ?

En Europe, l’épicentre du virus où règnent aussi des pénuries de masques de plusieurs catégories, les avis d’experts sont partagés, mais on en discute. Le Monde rapporte que le Centre hospitalier universitaire de Grenoble et des Alpes « incite son personnel à coudre des masques de protection ». Lavables, ils sont destinés aux « infirmiers et aides-soignants qui travaillent en milieu hospitalier » et non pas au « personnel qui prend en charge des patients atteints de la Covid-19 ». Un patron de base a même été créé. Objectif : mieux protéger ces soignants des gouttelettes aéroportées. 

On voit des initiatives similaires ailleurs en Europe. Une grande firme italienne de couture a même modifié sa ligne de production pour fabriquer des masques lavables en « coton hydrofuge ». Face à une vague de COVID-19, la même logique finira-t-elle par s’appliquer aux « simples » citoyens qui en feraient le choix, tout en continuant à se laver les mains régulièrement ?

UN long combat

Puisqu’on nous parle d’une longue « guerre » contre la COVID-19, devra--t‐on éventuellement y ajouter d’autres « armes » de défense, même imparfaites ? Sur Europe 1, un médecin en a dit ceci. Vu la pénurie, « on s’est rendu compte que [...] les masques en tissu pouvaient être une alternative acceptable en termes de prévention [...] pour le citoyen lambda. [...] On va dire que c’est mieux que rien. En ce qui concerne le fait de porter un masque, je pense que plus on sera nombreux à en porter un, notamment dans les transports en commun, les lieux qu’on sera encore obligés de fréquenter, mieux ce sera pour limiter l’épidémie. »

D’autres médecins étant d’avis contraire, ce n’est là qu’une perspective parmi d’autres. Dans le plus strict respect pour les consignes d’hygiène de notre santé publique, lesquelles semblent bien répondre à notre situation actuelle, il n’en reste pas moins que si les cas de contagion communautaire venaient à se multiplier ici, la question du masque risque de se poser à nouveau.

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