Josée Legault Vendredi, 13 mars 2020 05:00 - Pour avoir la moindre chance de ralentir la propagation de la COVID-19, François Legault prend le taureau par les cornes.
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On ne s’en sortira pas. Les experts le disent : la COVID-19 est bel et bien une vraie crise de santé publique. Sur le plan politique, le coup de grâce est venu mercredi soir avec l’annonce du président Donald Trump de fermer pour 30 jours les frontières américaines aux voyageurs arrivant d’Europe. Dès le lendemain, le maire de New York déclarait, quant à lui, l’état d’urgence.
Nul besoin de paniquer. La situation n’en est pas moins sérieuse. De toute évidence, le premier ministre François Legault le comprend. Sa longue conférence de presse d’hier l’a confirmé. Son message le plus important était triple. Primo, cette crise va durer des mois. Deuxio, impossible d’empêcher la COVID-19 de se propager.
Tertio, le nerf de la guerre est de prendre les moyens nécessaires pour tenter d’en ralentir la progression. Particulièrement auprès des personnes dont la santé est déjà fragilisée par d’autres conditions, dont les aînés et les personnes handicapées.
Agir
Pour le gouvernement Legault, comme pour les autres, l’enjeu est donc multiple et en constante évolution. Pour avoir la moindre chance de ralentir la propagation, le premier ministre prend le taureau par les cornes. Ses premières mesures plus musclées comprennent, entre autres, l’annulation des rassemblements de plus de 250 personnes.
Une grande énigme demeure toutefois. Quel est l’état réel de préparation de notre système de santé, déjà débordé de toutes parts ? Nous le saurons bien assez tôt.
En France, aux prises avec une propagation rapide du virus, le président Emmanuel Macron a annoncé la fermeture préventive des écoles. Idem pour l’Ontario. Selon les experts, les enfants sont moins affectés par le virus, mais ils en seraient de puissants vecteurs de contagion.
D’où l’importance de bouger vite au Québec. Or, au moment d’écrire ces lignes, le ministre de l’Éducation disait encore laisser les commissions scolaires libres chacune d’en décider. Ce qui, étonnamment, contredit le message de prévention proactive du premier ministre.
Cherchez l’erreur
L’autoresponsabilisation des citoyens dans leurs propres comportements est une autre clé essentielle dans ce combat. Il faudra répéter et répéter toutes les consignes d’usage : lavage régulier des mains, ne pas se toucher le visage, garder ses distances avec les autres, rester chez soi si on est malade, etc. Je le répète : l’urgence est aussi de fournir les pharmacies en masques pour que les personnes infectées puissent en porter.
Lui-même en isolation chez lui, en attente de savoir si son épouse a contracté la COVID-19, le premier ministre Justin Trudeau manque tristement à l’appel sur un front essentiel de cette crise : les frontières. La vice-première ministre, Chrystia Freeland, continuait hier à se contenter d’un « contrôle aux douanes des voyageurs arrivant de pays où le virus a déjà un impact élevé ».
Bref, pour les autres, c’est la passoire, sans le moindre protocole serré de vérification. Incroyable. Irresponsable. Inacceptable. Les experts nous disent pourtant qu’il n’existe plus vraiment de pays sécuritaires en termes de COVID-19. Cherchez l’erreur.
L’heure n’est pas aux tergiversations. Le vieil adage est le plus sage : mieux vaut prévenir que guérir.