Une situation de plus en plus inquiétante - Josée Legault

Josée Legault Mardi, 26 mai 2020 05:00 - Dans plusieurs parcs de Montréal et aux alentours, la situation se détériore. Il faut que la mairesse agisse.

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À Montréal, l’épicentre de la COVID-19 au pays, la situation dans plusieurs parcs devient inquiétante. Sur tous les plans – santé publique, salubrité et sécurité –, le problème est sérieux.

Dès qu’il fait beau, les parcs débordent. On sait pourquoi. À Montréal, avoir une cour est un luxe dont la majorité est privée. Après deux mois de confinement, le besoin de prendre l’air est donc pressant.

Les autorités se préoccupent de la distanciation dans les parcs, mais le soir et la nuit, il se passe des choses troublantes. Samedi, La Presse faisait état de la détérioration de la situation dans les parcs La Fontaine, Laurier et du Mont-Royal.

Trop de monde, consignes d’hygiène peu respectées, bruit excessif le soir, peu de masques, beaucoup d’alcool, etc. Le phénomène n’a rien d’anecdotique. De plus en plus de résidents locaux le voient et le subissent.

Qui nettoiera ?

Or, des parcs, il y en a dans tous les quartiers. Vivant autour, il y a du monde riche et du monde pas riche du tout. Un exemple parmi d’autres. En fin de semaine, au parc La Fontaine, beaucoup de monde, mais peu de policiers.

Au fil des heures, des gens traversent sur des rues adjacentes. Pourquoi ? Pour aller se « soulager » dans les ruelles. Certains urinent sur des clôtures. D’autres défèquent dans des entrées arrière plus discrètes de maisons ou de garages. Ces ruelles servent de toilettes à ciel ouvert.

Je l’ai vu à plusieurs reprises. Des voisins, aussi. Le soir, l’alcool aidant, c’est encore pire. Quand on les voit, on a beau leur dire, ça ne change rien. La « police du pipi-caca » ne devrait pas relever des citoyens.

Or, dans les ruelles, il arrive que des enfants jouent. Combien de résidents marcheront aussi sans le savoir dans des déjections en pleine pandémie ? Et qui les nettoiera ? Montréal était pourtant déjà bien assez sale comme ça.

Plus de patrouilles

Ça ne pourra pas durer. Il en va de la sécurité, de la salubrité et de la santé des Montréalais. La mairesse Valérie Plante doit s’occuper de ce problème qui, très franchement, ne se dissuade pas avec des sourires.

Ça prend des patrouilles policières. Visibles et plus nombreuses. Jour, soir et nuit. Parce que jusque dans la nuit, ça crie aussi de plus en plus dans les parcs. Le temps de la pandémie, pourquoi ne pas les fermer en fin de soirée, pour vrai, par des patrouilleurs ?

Tout au long de la grève étudiante de 2012, jour après jour, les autorités n’avaient pourtant pas hésité à dépenser des millions en déploiement massif de policiers pour « suivre » des étudiants dans la rue. À Montréal, à lui seul, leurs heures supplémentaires avaient coûté 7 millions $.

À l’opposé, face à un virus d’une extrême contagion, dans des parcs bondés et aux alentours, des policiers, on en voit très peu. Il ne s’agit pas d’imposer un « État policier », mais de dissuader des comportements hautement risqués.

Les parcs doivent servir à donner de l’air aux Montréalais, et non pas de défouloirs à des incivilités d’autant plus dangereuses en temps de pandémie.

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