Josée Legault Vendredi, 3 avril 2020 05:00 - À travers l’Occident, les gouvernements nationaux ont échoué lamentablement à leur devoir premier.
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Ils ont échoué à protéger leurs populations en vue d’une probable pandémie mondiale. Le constat est brutal. Pour la suite des choses, il devra être fait en toute lucidité.
Malgré les avertissements clairs lancés ces dernières années par des experts, aucun gouvernement national ne s’était vraiment préparé à une pandémie. Ni le Canada, ni la France, ni la Grande-Bretagne, ni l’Espagne, etc. Mercredi, la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, en a fait l’aveu tardif : « Je pense que les gouvernements canadiens, pendant des décennies, ont sous-financé toute préparation en santé publique et de toute évidence, les gouvernements du monde entier ont commis la même erreur. »
La chasse surréaliste des pays aux équipements de protection personnelle, dont les masques, l’illustre tragiquement. Aucun État n’en avait fait de précieuses réserves. Ils parlent tous d’une « guerre » à mener contre la COVID-19, mais autant pour le personnel médical que les citoyens, où sont les munitions de protection ?
Impréparation sidérante
Pendant que les économies nationales craquent de partout, ces mêmes États n’ont jamais vu non plus à solidifier leur filet social de manière élargie, entre autres, par la création d’un revenu minimum garanti à tous d’au moins 20 000 $ par année.
Ce qui, s’il existait déjà, aurait permis aux gouvernements de ne pas avoir à improviser de très coûteux programmes temporaires de secours financiers. Lesquels laissent de nombreux nouveaux chômeurs sans revenus le temps qu’arrivent ces nouvelles aides d’urgence.
Une fois passé le tsunami, on ne sait pas trop quand, il faudra donc faire le bilan de l’impréparation choquante des pays occidentaux sur tous les plans, pourtant parmi les sociétés les plus riches du monde. Les gouvernements auront-ils cependant la sagesse d’en tirer les bonnes leçons ?
À terme, auront-ils aussi le courage d’exiger du régime totalitaire chinois qu’il rende des comptes, politiquement et financièrement ? L’origine chinoise du virus étant connue. Idem surtout pour les tentatives de la Chine de ne pas en alerter le reste de la planète dès son apparition.
Rendre des comptes
La Chine doit rendre des comptes parce que cette catastrophe tue et tuera. Elle déconstruit des milliards de vies et des économies entières. Elle le fera même pour les prochaines générations. Longtemps, elles en subiront les contrecoups.
Qui plus est, quand viendra le temps pour les gouvernements de tenter de ressusciter l’économie, déjà sous-financée, les systèmes de santé occidentaux, dont le nôtre, risquent même fortement d’en pâtir encore plus. Les prochaines générations en seraient aussi les victimes collatérales.
Bref, la morale de cette histoire est qu’elle est immorale. Elle est immorale parce que la crise actuelle, sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale, est la chronique d’un désastre annoncé.
D’un côté, les États occidentaux n’avaient rien fait pour se préparer à combattre une probable pandémie. De l’autre, les silences initiaux propagandistes d’une richissime dictature ont contribué à pousser l’Occident au bord de la faillite. Pour nos populations, la combinaison des deux s’avère toxique.