Sophie Durocher Mercredi, 10 février 2021 05:00 - Vraiment ? Il y a des gens qui tombent des nues en apprenant qu’un auteur préfère ne pas publier son livre plutôt que de céder à la censure ?
https://www.journaldemontreal.com/2021/02/10/etes-vous-vraiment-surpris
Réellement ? Une figure médiatique connue est consternée quand une animatrice de la télévision publique lui reproche d’être un homme blanc hétéro privilégié ?
Sérieusement ? Il y a des gens qui viennent de découvrir qu’à l’université, les étudiants veulent rééduquer leurs professeurs ?
Pour vrai ? Il y a encore des gens qui n’ont pas compris la force de la vague woke qui déferle sur le Québec ?
Coudonc, vous n’aviez pas lu Mathieu Bock-Côté ?
Tout ça était annoncé dans son livre L’empire du politiquement correct, sorti en 2019 !
BIG BROTHER, SANS LES CÉLÉBRITÉS
Plusieurs événements qui ne sont pas reliés entre eux ont fait beaucoup jaser au Québec au cours des dernières semaines.
Événement 1
Lundi, sur sa page Facebook, l’auteur Maxime-Olivier Moutier a décrit ce qu’il appelle un cas de censure. Il en était aux dernières étapes d’édition de son prochain livre quand quelqu’un dans sa maison d’édition s’est mis à paniquer : « On me demande de retirer des textes, de réécrire des choses, de changer. Afin d’être gentil et respectueux de tous. [...] Je dois me soumettre en totalité aux nouvelles injonctions de mon époque, soutenues par l’édition actuelle, ce que je refuse de faire ».
Plutôt que de publier une version édulcorée de son bouquin, il a préféré... ne rien publier.
Événement 2
L’éditeur de La Presse, François Cardinal, a été invité à l’émission Dans les médias à Télé-Québec, où l’animatrice, Marie-Louise Arsenault, lui a entre autres reproché, avec son petit ton d’inquisitrice, d’avoir osé écrire une chronique dans laquelle il ne citait que des hommes.
Après son passage, Cardinal a écrit sur les médias sociaux qu’il avait eu « l’impression d’être passé devant un tribunal woke ».
Événement 3
Je vous avais parlé de cette prof de l’UQAM qui s’était fait traiter de « transphobe » parce qu’elle avait indiqué son malaise à remplacer « ils » et « elles » par « ielles ».
Eh bien, il paraît qu’à l’UQAM, dans un autre cours, des élèves ont intimidé une prof en lui disant que parler d’hommes et de femmes pour décrire les gens, c’était aussi transphobe. Et Martine Delvaux, elle-même prof à l’UQAM, prend le parti des étudiants en disant que ce sont eux qui ont raison d’imposer une nouvelle morale !!
Quand je regarde ces trois événements, je ne suis ni surprise, ni abasourdie, ni ahurie, ni éberluée.
Parce que cette guerre au gros bon sens, cette gangrène qui touche le monde universitaire, les médias et le monde de l’édition, c’est exactement et précisément ce que dénonçait mon ami et collègue Mathieu dans son bouquin.
ON VOUS L’AVAIT DIT !
Il n’y a pas que Mathieu. Dans Le Journal de Montréal/Journal de Québec, depuis des années, mon mari, Richard Martineau, Denise Bombardier, Joseph Facal, Steve E. Fortin, moi-même et d’autres chroniqueurs, nous dénonçons la montée de la rectitude politique.
Et le plus ironique, c’est que ceux qui sont aujourd’hui victimes des woke sont exactement ceux qui nous reprochaient nos chroniques d’avertissement.
Vous venez de vous ouvrir les yeux, les amis ?