Éclosion au CHSLD Sainte-Croix

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Par Martine Veillette : Le 20 octobre 2020 — Modifié à 12 h 11 min le 23 octobre 2020

Le CHSLD Sainte-Croix, à Marieville, est aux prises avec une importante éclosion de la COVID-19. Il se classe parmi les établissements en situation critique. 

Un texte de Martine Veillette

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En date du 22 octobre, le nombre de cas actifs était de 37 résidants, soit 32 % des usagers, et 39 employés. Le nombre cumulatif de personnes infectées depuis l’éclosion, qui a commencé début octobre, dépasse les 120 personnes avec plus de 60 résidants et 62 employés. On dénombre 16 décès.

« C’est inquiétant, affirme Jean Mercier, président du syndicat CSN du CISSS Montérégie-Centre, qui représente entre autres les préposés aux bénéficiaires. Il n’y avait aucun cas au printemps. Là, c’est majeur. »

Il n’a cependant pas été possible pour lui d’expliquer la raison de cette éclosion. « On ne comprend pas trop comment le virus est entré et s’est propagé. Les résidants ne sortent pas. C’est donc quelqu’un qui l’a entré », estime-t-il. Pourtant, les visites sont réduites au maximum, seuls les proches aidants sont autorisés. Les employés peuvent être testés régulièrement, sur une base volontaire.

Denis Grondin, président de la FIQ de la Montérégie-Centre, soutient qu’avec ce nombre de cas, le CHSLD Sainte-Croix est le pire au Québec présentement. « C’est inquiétant. C’est la deuxième vague, ils auraient dû être prêts. Une éclosion de cette envergure, il y a sûrement des choses qui n’ont pas été faites. On se questionne sur ce qui s’est passé », dit-il.

« C’est inquiétant. Il n’y avait aucun cas au printemps. Là, c’est majeur. » – Jean Mercier

Équipes SWAT

Devant l’ampleur de la situation, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé l’envoi d’équipes SWAT externes dans les quatre CHSLD en situation critique, dont celui de Marieville.

Ce type d’équipe, composée d’infirmières détenant une formation spécifique en prévention et contrôle des infections (PCI), un médecin microbiologiste-infectiologue et des spécialistes en hygiène et en salubrité, est présente dans les établissements lorsqu’un cas positifs survient. Ce sont des équipes d’intervention en PCI qui s’assurent de la mise en place des mesures de prévention et du contrôle des infections.

Au ministère de la Santé, on indique que « l’un des apprentissages tirés de la première vague est à l’effet qu’il était nécessaire d’augmenter le nombre de ressources détenant des compétences plus avancées en matière de PCI dans le réseau ». Le Ministère a donc établi un partenariat avec la Croix-Rouge canadienne pour développer et donner des formations à du personnel du réseau afin d’ajouter ce genre d’équipe dans un milieu de vie pour aînés en cas d’éclosion.

Pour certains cas, ce sont des équipes d’intervention PCI externe qui sont demandées afin de porter un regard externe et d’émettre des recommandations, si besoin.

Mesures

Au CISSS de la Montérégie-Centre, qui gère ce CHSLD, on souligne que plusieurs mesures ont été mises en place depuis le début de l’éclosion. Parmi celles-ci, on indique : l’équipe médicale a été renforcée; les uniformes des employés sont fournis et portés uniquement sur place; des trajectoires ont été aménagées pour isoler les travailleurs; le centre a été transformé en différentes zones; des gestionnaires sont sur place de jour et de soir tous les jours; la nuit, un coordonnateur d’activités assure la garde.

La directrice adjointe des communications n’a toutefois pas précisé comment le virus est entré ni expliqué cette propagation.

M. Mercier mentionne que ses membres lui ont assuré avoir le matériel nécessaire. « On leur dit que s’il manque quoi que ce soit ou que s’il y a un problème, de nous appeler pour que l’on puisse intervenir », affirme-t-il.

Répercussions plus larges

Les employés des CHSLD Saint-Joseph, à Chambly, et Val-Joli, à Saint-Césaire, sont aussi touchés par l’éclosion, puisqu’une partie des nouveaux préposés ont été déplacés en renfort au CHSLD Sainte-Croix.

M. Mercier mentionne que les déplacements sont maintenant rares et qu’ils doivent être approuvés par le président directeur général du CISSS. De plus, lorsqu’un employé est déplacé dans un autre centre, il ne revient pas dans son centre initial.

Une employée du CHSLD Val-Joli a mentionné au journal que l’arrivée des nouveaux préposés avait été appréciée, leur donnant le temps de faire leur travail adéquatement auprès des bénéficiaires. Cette réalité n’est plus, depuis cette éclosion. Les employés devront attendre la prochaine cohorte, prévue en janvier-février. Elle se désole de retourner à la case départ. « Nous travaillons autant, sinon beaucoup plus. Si l’on manque une journée durant le mois, on n’a pas droit à la prime. On a très hâte qu’ils signent la nouvelle convention. »

LaVille de Marieville a également publié sur sa page Facebook un appel à la vigilance. Elle mentionne que le nombre de cas accumulés (176 en date du 20 octobre) est élevé pour la taille de la ville avec cette éclosion. « Cette situation implique que nous redoublions de vigilance, appliquions les mesures sanitaires et limitions au strict minimum nos déplacements. Ensemble, soyons solidaires pour lutter contre la propagation du virus », peut-on lire.

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