Par Jean-Christophe Noël
De nombreux fournisseurs perdent une portion importante de leur chiffre d’affaires en raison de l’annulation des mariages.
Ils sont des salles de réception, célébrants, vidéastes, disk-jockey, photographes, etc. misant sur la période estivale, où nombreux sont les mariages, pour atteindre leurs objectifs financiers annuels. C’est le cas de Lyne Tétreault. Son conjoint et elle sont tous deux photographes et propriétaires de GrapheSutdio Photographie, à Chambly, se spécialisant, entre autres, dans la photographie de mariage et corporative depuis 2001.
Quinze à vingt contrats de mariage sont la norme annuelle du couple photographe. La tendance voulant que « les gens réservent beaucoup à la dernière minute leurs fournisseurs », explique Mme Tétreault, ils avaient jusqu’à maintenant une douzaine de mariages à honorer.
« Présentement, c’est le chaos, un micmac total. Exemple, un couple devait se marier le 8 août. Ils nous demandent de changer pour une date ultérieure de 2021. Entre temps, un autre couple m’appelle pour réserver le 8 août, mais on ne peut pas accepter officiellement, car, en principe, nous sommes déjà sous contrat. Les clients nous font réserver des dates sans vraiment savoir si ce sera vraiment possible », indique l’entrepreneure qui parle de panique chez les fournisseurs qui échangent sur les forums de mariage.
« Je redonne le dépôt, car j’ai le cœur sur la main. » – Lyne Tétreault
Tous les clients de GrapheStudio Photographie qui devaient se marier d’ici septembre ont fait la demande de décaler la date, des dates tentatives et conditionnelles selon différents facteurs liés à la disponibilité. Cette gymnastique de dates hypothétiques est un véritable casse-tête au sein de l’agenda professionnel.
Pertes financières
Un forfait photo de base pour un mariage chez GrapheStudio Photographie démarre à 2 400 $. Tenant pour acquis que la compagnie fait un minimum de quinze mariages par année, c’est une perte, aux bas mots, de 36 000 $ que subirait l’entreprise. Un trou colossal dans un bilan financier.
La compagnie pourrait bien devoir remettre tous les dépôts de ses clients dans les semaines à venir.
« D’un, je redonne le dépôt, car j’ai le cœur sur la main. Aussi, selon la facture, si je ne peux pas honorer mon contrat, je dois rembourser les acomptes, car le service n’a pas eu lieu », termine Mme Tétreault qui, en tant que travailleuse autonome d’une société en nom collectif n’ayant pas de masse salariale, n’a pas accès au prêt sans intérêt de 40 000 $ du gouvernement dont bénéficient les PME en ce temps de crise.