Retour à la source

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Par Jean-Christophe Noël
 
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Guillaume Larouche qui surfe la vague. (Photo : courtoisie - Nicolas Deschênes)

Pendant six semaines, il avait fait une croix sur l’élément liquide qu’il affectionne viscéralement. Guillaume Larouche renoue auprès de la rivière Richelieu.

Sur une page Facebook de surf, le Richelois a écrit le 1er avril « …en prenant une marche, j’ai dû expliquer à mon garçon de 14 ans pourquoi nous devions mettre sur pause notre passion…donc, SVP respectons la pause. »

Cette indésirable pause, le planchiste l’a prise pour deux raisons.

« Premièrement, c’était pour être cohérent avec les recommandations. Une partie de mon activité nautique se déroule également à Montréal. On ne devait pas changer de région. Je trouvais que ça n’avait pas sa place d’aller surfer dans le contexte. Aussi, on a commencé à voir la demande de mettre les sports à risque sur arrêt question de ne pas engorger le système de santé », soutient respectueusement Guillaume Larouche, qui vient tout juste de replonger dans sa zone de confort.

Vélo et planches

Soucieux de l’impact qu’ont ses gestes, l’enseignant a jumelé deux facettes de sa vie afin de mettre sur roue un projet de recyclage auprès de ses élèves. Partant d’un vélo en piteux état, qu’il a récupéré aux poubelles, l’homme de 45 ans a tout d’abord effectué une entière remise à neuf de l’entité.

S’inspirant ensuite de tutoriels, il a joint un support à sa bicyclette revampée, lui permettant de déplacer ses multiples planches. Après quelques ajustements, le support a été suffisamment solide pour encaisser les écarts de poids entre la planche à pagaie et la planche de surf.

« Ça fait quelques années que je vois ça, entre autres en Californie. Ça se popularise de plus en plus à Montréal. Je demeure à cinq minutes de la rivière et c’est une pratique que je n’avais pas intégrée. Ça me permet d’aller surfer et de faire de la pêche sur planche à pagaie sans utiliser mon véhicule. Être encore plus local en fin de compte », dit-il.

« Je trouvais que ça n’avait pas sa place d’aller surfer dans le contexte. » – Guillaume Larouche

Saison nautique

Ayant l’habitude de segmenter sa saison estivale au lac Champlain, portion américaine, le Richelois, commandité par Taiga, ne sait pas ce qu’il adviendra de la mise à l’eau de son voilier qui dort là-bas. Pour l’instant, il focalise localement.

« C’est une année exceptionnelle. En raison de la météo, le niveau de l’eau est très bas. J’ai rarement vu la rivière et le bassin aussi bas. J’ai donc l’impression que d’ici une semaine ou deux, la saison de surf sera terminée et on passera à la planche à pagaie. C’est un mal pour un bien. Cette particularité d’eau basse m’a permis d’amorcer plus tôt la saison de kitesurfing au parc des Voiles. Quand tu connais « ton local », peu importe les conditions, tu peux t’adapter », dépeint M. Larouche, encensant ce qu’il nomme comme « son coin de paradis. »

Le petit bateau rouge

Le petit bateau rouge est devenu coutume sur les berges du Richelieu lorsque le printemps se présente. Chaque année, aidé de son escouade, c’est une masse volumineuse de matières résiduelles que retire Guillaume Larouche, épargnant la nature.

« D’autres organismes contribuent dorénavant à nettoyer les berges, alors je me suis dit que, cette année, ce serait peut-être moins pire. Mais non, il y a encore beaucoup de déchets. Je vais y aller avec mon garçon, mais pour le moment, la question des rassemblements demeure sensible alors je vais attendre et observer avant de lancer des actions de groupe », complète l’amoureux des eaux.

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