Claude Villeneuve
Interrogé hier par un collègue du Journal qui lui posait directement la question, le directeur national de santé publique Horacio Arruda n’a pas exclu que les restrictions sanitaires puissent devenir permanentes.
Rappelant que l’objectif de 75 % des adultes admissibles adéquatement vaccinés pour un retour à la normale ne tenait plus, il a refusé de fixer un nouvel objectif, parlant même de viser 95 % d’adultes vaccinés.
Il y a probablement moins de monde que ça qui soumet une déclaration de revenus chaque année. C’est un niveau qui ne sera jamais atteint, loterie ou pas, passeport vaccinal ou pas, vaccination obligatoire ou pas.
Autrement dit, le gouvernement ne sait pas comment nous sortir de l’urgence sanitaire et il contemple l’idée de faire de ce régime d’exception un état permanent.
Encore des contraintes
Au moment où on se parle, les Québécois jouissent certes de plus de libertés qu’au cours de l’hiver dernier.
Reste qu’on doit encore couvrir notre visage dans les commerces et dans les écoles ; les restaurateurs doivent toujours limiter le nombre de personnes qu’ils accueillent ; les bars opèrent toujours selon des heures d’ouverture écourtées ; on est toujours restreint dans le nombre de personnes qu’on peut recevoir à la maison ; les activités privées comme les mariages sont encore limitées à 25 invités pour la réception ; plein de contraintes aux sports d’intérieur demeurent.
Libertés limitées
Ce qu’on a appris hier, c’est que cette « nouvelle normalité » pourrait devenir permanente, passeport sanitaire ou pas. Même si les plus vulnérables sont protégés par un vaccin censé être efficace, notre société s’habituera à des restrictions importantes à la liberté de rassemblement et à la liberté commerciale, pour ménager un système de santé exsangue, essentiellement.
Et on n’a aucun plan pour se sortir de ça.
Et tout le monde semble trouver ça normal.
Personnellement, je trouve ça beaucoup plus effrayant que la COVID-19.