Claude Villeneuve
L’annonce par le ministre Christian Dubé hier de la mise en place d’un passeport vaccinal
fera plaisir à cette majorité de gens qui, après s’être privés pour mettre fin à la crise de la COVID-19, espéraient que l’on punisse enfin ceux qui nous traitent de moutons. Pas de Pfizer, t’auras pas ton dessert !
Sauf que cette décision nous annonce également que, pour ceux qui espéraient enfin un retour à la vie normale, il faudra attendre plus longtemps.
Sans broncher
Ainsi, il y a l’industrie des bars et de la restauration qui manque déjà de main-d’œuvre pour transpirer sous un masque. Elle doit depuis des mois tenir des registres de clientèle et opérer avec une capacité réduite et des heures d’ouverture limitées, et on espérait qu’avec le passeport vaccinal, elle pourrait au moins pouvoir souffler un peu.
Mais non, les obligations de contrôler ses clients et de se chicaner avec les non-vaccinés viendront s’ajouter à ses fardeaux dans cette « nouvelle normalité » que la majorité des gens acceptent sans broncher. Les restaurants sont la nouvelle première ligne de lutte à cette pandémie et il n’y aura pas de répit pour eux.
Une habitude
À quand la vraie fin de la crise ? Le premier ministre ne nous avait-il pas laissés entendre qu’avec l’automne viendrait la fin des paliers d’alerte, du masque et de tout ce bataclan dont on ne devrait pas faire une habitude ?
Il semble qu’on craigne une certaine hausse des hospitalisations à l’automne, mais on ne s’est pas trop embarrassé de nous le démontrer.
Il n’y aura donc pas d’allègements pour l’avenir prévisible et les gens s’en accommodent, même si on leur avait promis que la vaccination était la porte de sortie vers la normalité. Ce sera pour une autre fois.
Mais bon, on ne risque plus de croiser Alexis Cossette-Trudel au bistro. Reste néanmoins que ça ne change pas grand-chose à notre vie de pandémie.