Mario Dumont Samedi, 25 avril 2020 05:00 - François Legault a lancé des appels au secours à répétition. Il faut que des travailleurs acceptent d’aller en renfort dans les CHSLD.
https://www.journaldemontreal.com/2020/04/25/payez-les
Le manque de ressources humaines hypothèque la capacité d’offrir les soins de base.
À l’extrême, le manque de personnel menace carrément la vie des aînés hébergés en « zone rouge ».
Aller donner des soins sur un étage où les patients sont infectés par la COVID-19 peut faire peur.
On a rendu hommage aux gens qui s’y présentent quotidiennement, à leur courage et à leur dévouement.
On ne le fera jamais assez.
L’autre versant de la montagne, ce sont des milliers d’autres qui décident de ne pas se présenter. Plus tabou comme sujet.
Je ne me permettrai pas de porter un jugement sur leurs craintes puisque je n’y travaille pas moi-même. Je me contenterai de nommer les choses.
Il y a des employés et des employés potentiels qui fuient par tous les moyens disponibles. On raconte même que certains qui s’étaient portés volontaires changent d’idée le matin même.
Le manque de personnel amène une surcharge sur ceux qui se dévouent sur place, rendant la tâche encore plus pénible.
Ce cercle vicieux terrorise le gouvernement.
Parmi les solutions, le recours plus large à l’armée amènera des bras. Par contre, le nombre total de gens avec une connaissance des soins est limité. C’est une mesure justifiée, mais temporaire et limitée.
Déjà-vu
Pour convaincre les gens de travailler, François Legault doit sortir le chéquier. Pour vrai. Pas un petit 8 % de bonification pour les travailleurs à haut risque. Temps double, voire temps double et demi.
En garantissant en plus la disponibilité des équipements de protection, on aura une chance de les convaincre.
Si le courageux personnel qui se déploie dans les zones rouges de la santé fait un coup d’argent en période de crise, je répondrai : « Tant mieux ! »
Je vous nomme quelques précédents dans notre histoire. Durant la crise d’Oka, en 1990, des policiers de la SQ des quatre coins du Québec ont été mobilisés.
Heures supplémentaires, prime d’éloignement et autres leur ont valu des payes spectaculaires.
Grand verglas. Les monteurs de ligne d’Hydro ont travaillé toutes les heures que leur santé permettait.
Des heures supplémentaires et des primes à plein. Un travail urgent et nécessaire dans des conditions difficiles, mais très payant.
DÉCRET
Printemps des manifestations étudiantes. Des millions en heures supplémentaires versés aux policiers chargés de contenir les manifestations qui tournaient souvent au vinaigre.
Dans les exemples mentionnés, je peux vous assurer que certains se sont payé une moto, un bateau ou une mise de fonds sur un chalet en quelques semaines. Un scandale ? Non. La société avait besoin d’eux et ils se sont présentés. Ils ont été payés.
Dans l’état actuel de la crise, je comprendrais que par décret le gouvernement fixe des conditions de travail exceptionnelles pour le personnel qui va au front. Il en faut, et vite.