Mario Dumont Mercredi, 29 avril 2020 05:00 - Le gouvernement a annoncé son plan pour ouvrir les écoles. Un plan parfait ? Probablement pas.
Mais bien sensé pour quiconque croit à l’importance du retour en classe. Retour hâtif ?
https://www.journaldemontreal.com/2020/04/29/la-paralysie-par-les-questions
Qui peut juger de ce qui est idéal alors que nous vivons quelque chose pour la première fois ? Une tragédie qui ne ressemble à rien d’autre.
Il fallait mélanger tous les ingrédients pour choisir le bon moment. La nécessaire éducation de nos jeunes, la santé publique, les craintes de maltraitance d’enfants confinés, la détresse psychologique.
Le gouvernement a tranché, les pédiatres semblent d’accord, on avance.
Les objecteurs
La pandémie ne met pas fin au débat public. Chacun a droit à son opinion et a le droit de l’exprimer.
Cependant, les spécialistes de l’objection, qui prétendent sans cesse avoir mille questions sans réponses, doivent laisser un peu d’oxygène à ceux qui nous gouvernent.
La nouvelle vie que nous impose le coronavirus comporte une part d’inconnu.
Certains me font penser à de jeunes enfants en voyage qui bombardent leurs parents de questions à propos d’un endroit où ceux-ci ne sont jamais allés eux-mêmes.
« Est-ce qu’il va y avoir loin à marcher ? Est-ce qu’il va y avoir des frites au restaurant ? Est-ce que ma chambre va être grande ? » Éreintant.
La pandémie est comme un endroit où nous ne sommes jamais allés. Le gouvernement n’a pas sorti de ses voûtes un plan magique pour agir face à une damnation semblable.
Le ministre de l’Éducation ne peut qu’essayer simplement de remettre la machine en marche en respectant les consignes que la santé publique lui impose.
Qu’est-ce qui va arriver si...
Autant pour les syndicats concernés que pour les parents, il est bien de vouloir s’informer.
Mais objecter en se plaignant de ne pas avoir réponse à toutes ses interrogations devient un exercice futile.
Qu’est-ce qui va arriver si... si un enfant tousse ? ... si deux enfants toussent ? ... s’il y a une deuxième vague ? ... s’il y a une éclosion dans une école ?
Nous ne pourrons pas avoir toutes les réponses parce qu’elles n’existent pas dans l’absolu. Les situations futures seront jugées en temps et lieu par des gens de bonne volonté, à partir des meilleures connaissances du moment.
Nous devinons déjà que certains problèmes vont survenir, à moins d’un miracle.
Il y aura une éclosion quelque part. Alors il faudra probablement retourner en confinement temporaire dans un secteur, dans une région. C’est notre nouvelle réalité. Il ne faudra même pas considérer cela comme un échec. Juste un ajustement.
Si nous commençons à comprendre certains principes généraux de la vie en temps de pandémie, nous devrions aussi avoir compris la nécessité d’avancer à tâtons dans une part d’inconnu.
Aller à l’école est naturel pour les enfants. Nous devons maintenant réconcilier ce naturel avec les contraintes de la COVID-19.
Faisons un peu confiance aux directions d’écoles pour trouver sur le terrain les réponses et les solutions.