Mario Dumont Mercredi, 23 septembre 2020 05:00 - L’automne va être long, les amis. La deuxième vague de COVID-19 commence tout juste à faire sentir ses effets.
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Déjà, une partie de la population semble à bout de nerfs. De ceux qui voudraient que le gouvernement envoie la police partout jusqu’à ceux qui nient la réalité de la pandémie, les extrêmes prennent une place inquiétante.
D’une certaine façon, le confinement généralisé du printemps était plus simple. Nous constations le vécu des pays européens où la COVID-19 faisait des ravages. Nous n’avions ni le temps ni la préparation pour mettre en place une stratégie fine face à la pandémie. La seule solution fut le confinement généralisé.
Cette approche provoquait des impacts dramatiques, notamment pour l’économie et les écoles. Mais elle comportait deux avantages : un message clair et une solidarité de la population devant l’épreuve.
Le message clair
L’approche ciblée que préconise dorénavant le gouvernement est la bonne pour une deuxième vague. Pas question de tout fermer encore ! Cependant, on perd complètement sur la clarté du message.
Des zones de couleur, avec de nouvelles règles qui ne seront pas nécessairement identiques d’un endroit à l’autre en fonction du type d’éclosion. Nettement moins facile à comprendre qu’un confinement généralisé. Encore moins lorsque des porte-parole du gouvernement ne semblent pas partager la même interprétation.
Je pense néanmoins que nous devons résister à la tentation de chialer platement à propos de la clarté des règles. C’est un comportement stérile et qui ne fait qu’empirer notre frustration. Chaque citoyen devrait s’efforcer d’aller chercher les informations et explications applicables à sa région. Elles sont disponibles.
Les extrêmes
Ce qui m’inquiète le plus, c’est le sentiment que nous avons très largement perdu le sentiment d’entraide et de solidarité qui nous habitait au printemps. Les positions extrêmes des uns et des autres nous amènent dans des tensions sociales qui ne peuvent que rendre l’automne plus pénible encore.
À ceux qui réclament la fermeture des bars, des restaurants et l’intervention policière partout, je dis : « Du calme ! » Certains de vos concitoyens ont peur de perdre leur commerce, de perdre leur gagne-pain. Votre gouvernement veut tout faire pour ne pas tuer davantage d’entreprises. Surtout, il ne veut pas faire payer tous les entrepreneurs parce que quelques-uns d’entre eux agissent de façon irresponsable.
À ceux qui voudraient l’abandon des mesures sanitaires ou qui crient à l’exagération concernant la pandémie, je dis : « Du calme ! » Regardez ce qui se passe aux États-Unis. On n’y parle pas de deuxième vague parce qu’on est toujours au cœur de la première. Deux cent mille morts en date d’hier.
Les experts craignent qu’un autre 200 000 ne s’ajoute avant la fin de l’année. Il n’y a pas de solution miracle devant une maladie contagieuse, il faut agir logiquement pour freiner la contagion.
Cet automne va être assez moche, il ne faudrait pas qu’en plus, les citoyens se cantonnent dans des extrêmes qui rendent la situation ingérable pour les autorités.