Mathieu Bock-Côté Samedi, 27 février 2021 05:00 - L’Actualité nous apprend que l’appui à l’indépendance du Québec se situe à 32 %.
https://www.journaldemontreal.com/2021/02/27/independance-comment-passer-de-32-a-51
Ce n’est pas désespérant. Depuis 25 ans, l’idée d’indépendance a été malmenée. Et ne sous-estimons pas l’effet de la mutation démographique du dernier quart de siècle, surtout dans la jeune génération. Elle n’est pas sans conséquences politiques.
Mais l’idéal indépendantiste est bien enraciné et je suis convaincu qu’il renaîtra et triomphera lorsque les Québécois feront l’expérience des limites de leur affirmation identitaire dans le Canada.
Jeunesse
Mais d’ici là, les souverainistes peuvent faire beaucoup pour relever leur option.
La première, c’est de rappeler que le peuple québécois est condamné à devenir une minorité impuissante au Canada. La question identitaire devrait être au centre de l’argumentaire. Langue française, immigration, multiculturalisme, avenir de Montréal, critique du gouvernement des juges : ces thèmes sont essentiels. Ils doivent être martelés.
Ils peuvent et doivent toutefois être portés par une nouvelle génération. C’est une erreur de croire la jeunesse entièrement sous hypnose woke. On trouve, chez les jeunes élites québécoises, de nombreux indépendantistes de cœur et de tête. C’est le rôle des leaders souverainistes de les rallier, d’en faire des porte-parole partant à la conquête des Québécois pour réveiller le sentiment national.
Récapitulons.
- Une crise constitutionnelle viendra inévitablement autour de la laïcité et sera un moment de vérité. Les choses alors s’accéléreront.
- Notre destin au Canada est celui d’une minorité condamnée à l’extinction identitaire. Il faut le rappeler.
- D’ici là, le projet souverainiste doit trouver de nouveaux porteurs, incarnant à la fois le succès et la fierté identitaire décomplexée.
- Ces derniers doivent se lancer dans un patient mais constant apostolat pour faire renaître un rêve dormant.
Essentiel
Aidés par les circonstances, revenant à l’essentiel et cessant de donner des gages au politiquement correct, les indépendantistes feront passer leur idéal de 32 % à 51 %.