Mathieu Bock-Côté Jeudi, 17 septembre 2020 05:00 - Paul St-Pierre Plamondon est la cible d’une campagne de salissage
https://www.journaldemontreal.com/2020/09/17/une-job-de-bras
Certains appelleraient ça une job de bras. Moi, j’appelle ça un article de La Presse. Le quotidien fédéraliste a une longue tradition d’articles tordus contre les indépendantistes. Mais hier, il s’est dépassé.
En gros titre, il nous suggère que Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), actuellement candidat à la chefferie du Parti québécois, était lié d’une manière au scandale des commandites. Pire : à sa manière, il en serait juridiquement complice. On se dit : ayayaye ! Ça va faire mal ! Puis on lit l’article. Et ça se dégonfle comme une balloune percée. Ça se dégonfle tellement qu’il n’y a plus d’histoire.
En gros, PSPP, avocat junior, a travaillé pour une firme d’avocats qui défendait les accusés du scandale des commandites. Il n’était en rien responsable du dossier. Son code de déonto-logie l’empêche de revenir sur les événements – il n’en a tout simplement pas le droit.
Commandites
Mais ce qu’il en a vu l’a suffisamment dégoûté pour qu’il fasse le choix de quitter ce milieu et de s’engager politiquement dans un combat contre la corruption, comme il l’a raconté dans son récent ouvrage Rebâtir le camp du Oui.
Il a rompu avec un milieu qui lui assurait une carrière prospère au point de chercher aujourd’hui à relever un parti presque en ruines. Si c’est un opportuniste, c’est l’opportuniste le plus bête de l’histoire de l’opportunisme.
Je ne fais pas ici l’éloge de PSPP. Mais il y a des limites aux basses manœuvres pour chercher à salir la réputation d’un homme.
Faisons un peu d’analyse politique.
Les Québécois qui rejoignent les élites fédéralistes signent un drôle de pacte. En échange d’une situation sociale privilégiée et d’un accès au « pouvoir », ils devront renier les intérêts de leur peuple. Mais de temps en temps, on trouve des personnes de bonne foi qui n’acceptent pas ce pacte et qui s’arrachent à ce milieu. Alors on veut leur faire payer ce qui passe pour une trahison.
Dans l’article de La Presse, un élément détonnait : Guy Nantel en profite pour s’insurger contre PSPP. Il soutient même que sa trajectoire personnelle le disqualifierait comme potentiel chef du PQ.
De quoi s’indigne-t-il ? Qu’un avocat ait défendu ses clients ? Qu’un homme ait quitté un milieu qu’il ne tolérait plus ? Qu’un fédéraliste soit devenu souverainiste ? Il lui faudra alors en appeler au bannissement symbolique de René Lévesque, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard ? Se rend-il compte qu’en réagissant ainsi, il fait le jeu des fédéraux ? Guy Nantel vaut mieux que ça. J’ose croire qu’il s’en veut d’être tombé dans ce piège.
PSPP
Une chose est certaine : au-delà de cette vengeance qui doit nous venir de jolis mercenaires promus par le régime fédéral, on constate que PSPP inquiète suffisamment ses ennemis pour qu’on cherche à l’éjecter du jeu avant même qu’il n’y entre.
Les fédéralistes ont peur de PSPP. Mais ils n’ont trouvé contre lui qu’une chiure de mouche asséchée qu’ils cherchent à faire passer pour une bombe atomique.